Intel n'aura pas de délai supplémentaire pour préparer sa défense dans le procès antitrust intenté par Bruxelles. Le Tribunal de première instance de l'UE (TPI) vient ainsi de rejeter le recours formé par le fondeur, qui exigeait l'accès à plusieurs documents issus d'AMD. Selon Intel, ces pièces seraient prépondérantes pour l'élaboration de sa défense. Au contraire, AMD estime que cette requête ne visait qu'à gagner du temps. Le mis en cause accompagnait en effet son recours d'une demande de prolongation du délai qui lui était octroyé pour répondre aux accusations de la Commission européenne. Lancée en 2000 après une plainte d'AMD, l'enquête de l'exécutif européen vise à faire la lumière sur de prétendues pratiques anticoncurrentielles mises en place par Intel sur le marché des processeurs x86. Celui-ci aurait notamment offert des rabais aux constructeurs de PC pour qu'ils n'intègrent pas de puces AMD dans leurs machines. La décision du Tribunal de première instance de rejeter le recours d'Intel laisse désormais le champ libre à la Commission pour poursuivre son enquête. Si Intel finissait par être reconnu coupable des charges pesant contre lui, il serait exposé à une amende susceptible d'atteindre 10% de son chiffre d'affaires mondial. L'année dernière, le fondeur avait enregistré des ventes de presque 40 Md$. Sans surprise, Intel ne se laisse pas abattre par la décision du TPI. Selon le porte-parole du groupe, ce jugement ne signifie rien quant au fond de l'affaire. Et Intel laisse entendre qu'il pourrait continuer à tenter de retarder le travail judiciaire de l'UE en interjetant appel auprès de la Cour de justice.