Fondée en 1998 et bien connue pour ses solutions de virtualisation de stockage, Datacore, qui réalise aujourd'hui un chiffre d'affaires de 50 millions de dollars environ n'est plus vraiment une start-up avec 600 employés dans le monde. L'esprit reste toutefois toujours axé sur l'innovation et sur le développement technologique comme nous l'a confirmé la rencontre avec le lumineux Ziya Aral (voir illustration ci-dessous), chairman et co-fondateur de la compagnie avec George S. Teixeira et John Bocskor.



À l'origine de plusieurs brevets clefs dans l'industrie IT, Ziya Aral est toujours en charge des développements technologiques de la compagnie avec récemment la publication d'un livre blanc sur une architecture de stockage dédiée au déploiement de plusieurs centaines de postes de travail virtualisés (voir PDF).  L'ambition de ce projet était de fournir une solution performante pouvant supporter d'importantes contraintes. «  Nous ne sommes pas dans le business VDI mais dans celui du stockage », tient à préciser le charismatique chairman de la société, « mais nous sommes la clef de la concentration. Des centaines de machines virtuelles sont une charge énorme pour le stockage ». Dans cette configuration, il est devenu très important de réduire la latence et d'accélérer les échanges entre les différents hosts. « Nous ne vendons pas de VDI mais une architecture pour accélérer le VDI qui réduit de 32 dollars environ par poste de travail le coût d'acquisition du matériel. Cette plate-forme dédiée à la VDI repose sur la solution de virtualisation  SANMelody, l'hyperviseur Hyper-V et une paire de serveurs équipés de Windows Server 2008, capables de supporter jusqu'à 220 VD (virtual desktop). Mais Datacore peut aller plus loin avec une configuration Star (en étoile)  supportant plusieurs centaines de VD.



Avec une solution de ce type, Datacore se positionne comme un fournisseur de software  pour l'infrastructure et pas seulement pour le stockage. « Les solutions de stockage de classe entreprise sont très couteuses, souligne George S. Teixeira (voir ci-dessus), le CEO de la compagnie, «  et nous apportons cette technologie aux PME-PMI à un coût avantageux. » Selon une récente étude IDC publiée en 2011, parmi les freins au développement de la virtualisation de serveurs, les clients mettent en avant le surcoût lié au stockage. Datacore se fait fort de maitriser ces coûts avec son architecture virtualisée qui peut travailler au-dessus des principaux systèmes de stockage (Hitachi, EMC, IBM...). « Le matériel peut aller et venir, mais notre couche applicative reste et l'automatisation des principales tâches d'administration s'allége avec notre solution SANSymphony-V release 8 », précise le CEO de la compagnie.

Un marché qui évolue très vite

Ziya Aral, le directeur technique de la compagnie, reste toutefois circonspect face aux tendances du marché, « nous sommes une compagnie technologique, mais le monde change tous les six mois. Il n'est pas possible de travailler de manière scientifique si tout change tous les six mois. Le marché ne doit pas devenir conservateur, mais la stabilité est nécessaire ». Datacore ne propose par exemple pas encore de gestion des données de type multitiers comme chez 3Par ou EMC, « le tiring et les SSD sont difficiles à concilier en temps réel », nous proposons bientôt une progression par semaine  et une fonction de politique d'usages sera disponible ce trimestre, indique Ziya Aral.

Avec le vent en poupe, Datacore, qui n'est pas coté en bourse, suscite l'intérêt de plusieurs investisseurs du marché. Ziya Aral nous a ainsi bien volontiers avoué avoir refusé une offre de 500 millions de dollars pour le rachat de la compagnie. « La vente ou une introduction en bourse ne sont pas encore à l'ordre du jour, mais si quelqu'un vient avec une meilleure offre nous aviserons », précise George S. Teixeira. « Mais pour l'instant nous restons indépendants et comptons bien prendre avantage de cet état ».

Aujourd'hui, la compagnie américaine réalise 70% de son chiffre d'affaires à l'international et 30% seulement aux États-Unis. Dans bien des compagnies IT US, c'est exactement l'inverse.