Le cabinet de conseil en stratégie de la transformation sociale Topics livre les résultats d’un premier Observatoire de la transformation du travail. Réalisé avec Opinionway, il analyse les impacts de la crise sanitaire sur l’organisation et la qualité de vie au bureau. Son but ? Aider les dirigeants des grandes entreprises à comprendre les marqueurs de la transformation générée par la pandémie en comparant la situation qu’ils vivent dans leurs entreprises respectives. Pour cela, 1 001 salariés et 409 managers de grandes entreprises) ont été interrogés entre le 7 et 21 juin 2021 ainsi que 60 représentants du personnel d’entreprises privées de plus de 1 000 salariés.

Ce que l'étude fait ressortir c'est d’abord une très forte convergence dans l’appréciation des nouvelles habitudes de travail pour les 3 cibles interrogées (salariés, managers et représentants du personnel de grandes entreprises). La multiplication des outils technologiques impliquant de se former en continu constitue l'un des faits les plus marquants : 76% pour les salariés, 85% pour les managers et 66% pour les représentants du personnel. Autre fait notable : les cadres dirigeants de plus de 55 ans, sont ceux qui expriment le plus de facilité à s’adapter aux méthodes collaboratives (85%) ou à l’échange spontané et informel (84%). Une aisance qui peut s’expliquer par le bénéfice de l’âge et de l’expérience qu’ils possèdent dans les grandes entreprises. 

Les collaborateurs accordent également plus d’importance à une organisation plus flexible du travail (79% chez les managers vs 66% chez les salariés). Ils estiment même que ces tendances impactent positivement leur qualité de vie au travail (78% chez les managers et 74% chez les salariés) mais encore plus la performance économique de l’entreprise (88% pour les managers et 84% pour les salariés). Au regard de ces éléments, il apparaît que le management basé sur la mise en responsabilité constitue l’enjeu central des entreprises pour réussir à se transformer.

Les délégués du personnel plus mitigés 

« C’est un des enseignements de cette étude que les dirigeants devraient regarder avec attention, notamment pour gérer la sortie de crise Covid et poursuivre les transformations engagées » souligne Bruno Mettling, fondateur de Topics, dans un communiqué. Pour l’ancien DRH du groupe Orange, l’une des clés serait d’impliquer plus directement les managers aux chantiers jugés essentiels comme l’adaptation des espaces de travail, une organisation plus flexible et collaborative et davantage d’usages numériques. Pourtant, les grandes tendances de l’évolution du travail semblent moins impacter les représentants du personnel dans leurs missions, et même si la majorité (62%) estime que cela ne va pas modifier leur rôle, près d’un tiers d’entre eux (31%) estime qu’il sera plus important à l’avenir. Le constat des représentants du personnel sur l’impact de la situation sanitaire dans les entreprises est mitigé.

Si la moitié (52%) estime que la crise a rendu le climat plus tendu, ils sont 69% à dire que cela a engendré plus de solidarité et de cohésion et 8 représentants 10 estiment que la qualité des relations entre managers et salariés a été positive. 8 représentants du personnel sur 10 estiment qu’ils ont pu jouer convenablement leur rôle dans la représentation des salariés durant la crise, et 95% estiment même que le soutien qu’ils ont apporté a été satisfaisant, ce qui peut expliquer qu’ils se sont sentis efficaces (6,9/10) et surtout utiles (7,3/10).

Repenser le retour au bureau

S’adressant aux DRH, Bruno Mettling insiste sur le fait que « le retour au bureau doit être au cœur des priorités car l’enjeu sera de resynchroniser tout le monde ». Une nouvelle expérience sur site doit être proposée pour donner envie aux collaborateurs de venir au bureau et pour organiser le fameux travail hybride qui va s’imposer, bien au-delà du Covid, au regard de toutes les mutations en cours, recommande ce dernier.  D’ailleurs les partenaires sociaux l’ont bien compris puisqu’ils sont 65% à déclarer que le maintien de l’équité des conditions de travail sera un des enjeux majeurs dans les prochains mois.