Après la première édition au printemps dernier, la deuxième de l'Observatoire du Cloud réalisé semestriellement par IDC sous le sponsoring de CA Technologies vient d'être publiée. Ce baromètre vise à mesurer la maturité du marché du cloud computing et des concepts connexes. Force est de constater que le concept continue sa progression et que les entreprises ont beaucoup progressé dans sa compréhension en l'espace de seulement six mois.

Le nombre d'interrogations de Google autour du cloud et des notions approchantes (SaaS, IaaS, PaaS, etc.) continue de monter et il en est de même pour le nombre d'articles référencés sur le sujet par le moteur de recherche. « Le cloud est donc clairement toujours dans le vent et même de plus en plus » se réjouit François Trouillet, directeur marketing Europe du Sud de l'éditeur CA Technologies. Le choix du cloud, de plus, se fait désormais sur des critères normaux de projets, avec des recherches de bénéfices à court, moyen et long termes.

Des préoccupations évoluant vers plus de maturité

La centaine d'entreprises et d'administrations du panel a été, cette fois, interrogée par IDC en septembre 2010. Par rapport à la première édition de l'observatoire, les préoccupations des entreprises ont nettement évolué, de même que leur maturité et leur connaissance du cloud. Franck Nassah, analyste chez IDC, mentionne : « Le taux de notoriété des acronymes IaaS et PaaS est en forte progression (respectivement : de 32% à 68% et de 34% à 52%), celle de SaaS est stable (passant de 80% à 77%, dans le même intervalle de confiance). Pour notre enquête, nous précisions à chaque fois de quoi il s'agissait. »

A l'inverse, la sensation de connaître exactement ce qui se cache derrière ces termes est en baisse. « Connaissant mieux le cloud, les personnes sont davantage conscientes de leur ignorance » explique Franck Nassah. Si la sécurité reste le frein principal à la mise en oeuvre d'informatique dans les nuages (avec 42% des réponses), cette préoccupation est en forte baisse, d'autant que les répondants tendent à considérer que la sécurité des IaaS/PaaS/SaaS est globalement au moins de même niveau que celle de leur SI interne (47% de similaire, 24% de supérieure). Les IaaS sont perçues comme de plus en plus sures : 71% des répondants estiment que les garanties sont meilleures qu'il y a un an. La question de la localisation des données, vrai problème juridique, est la deuxième préoccupation avec 33% des répondants. Les préoccupations suivantes sont classiques et normales dès lors que l'on envisage une externalisation, cloud ou non : garantie de réversibilité (29%), maturité des offres (23%)...

Des motivations de plus en plus similaires aux autres externalisations

Le « développement de nouveaux services pour les clients » était à peine mentionné il y a six mois parmi les motivations pour passer au cloud. Désormais, cet item arrive en milieu de liste avec 25% des répondants. Sa progression remarquable signe une maturité dans l'approche du cloud. Les premières motivations restent cependant « simplifier et optimiser l'infrastructure » (62%) et « diminuer les investissements en hardware et licences » (48%) suivi de plusieurs items sur l'agilité (autour de 34-35%).

Malgré tout, le cloud privé reste préféré par 72% des répondants contre seulement 7% pour le public, le solde n'ayant pas encore tranché. Le principal frein à l'adoption du cloud ne serait-il pas, finalement, la DSI elle-même, selon l'adage « No hard, no soft, no job » (« Pas de matériel, pas de logiciel, pas de travail ») ? Le rôle de la DSI va changer par l'adoption du cloud pour 54% des répondants. Au sein de ceux-ci, 32% estiment que la DSI sera de ce fait un frein (contre 68% d'avis contraire). Parmi ces 32%, l'échantillon devant alors de taille très réduite, 38% considèrent que les directions métier choisiront le cloud sans en référer à la DSI si celle-ci freine trop (contre 62% d'un avis contraire).

Pour Franck Nassah, « la DSI doit, pour reprendre la main, être moteur et proposer de nouveaux services grâce au cloud. Dans cette opération, la direction des achats sera sans doute son alliée car elle finira par s'étonner des notes de frais des directions métier, par exemple pour se payer un Salesforce. »