D'après les derniers chiffres publiés par la FEVAD (Fédération e-commerce et vente à distance), le marché du e-commerce grand public a généré 64,9 Md€ de facturations en France en 2015. Ce montant a progressé de 14% par rapport à 2014, soit moins que le nombre de transactions (+19%) qui s'est établi à 835 millions. Le différentiel tient à la diminution du montant du panier moyen qui a reculé de 4,5% pour se situer à 78 €. Cette somme se rapproche chaque année de la note moyenne des emplettes effectuées par passage dans d'autres circuits commerciaux. Un signe, selon la FEVAD, de la normalisation de l'achat en ligne.

En revanche, l'acte d'achat sur Internet en lui-même évolue, du moins au regard des terminaux utilisés pour le réaliser. L'an dernier, le nombre de transactions effectuées depuis un appareil mobile a en effet généré 6,4 Md€, soit 40% de mieux qu'en 2014. Les revenus cumulés du e-commerce et du m-commerce ont ainsi représenté 71,3 Md€ en 2015 (+16,12%). La part du second dans le chiffre d'affaires global de la vente en ligne est ainsi passée de 1% en 2010 à 10% 5 ans plus tard. Aujourd'hui, 6,6 millions de français ont déjà acheté depuis leur mobile.

Les produits High-Tech représentent 21% des ventes en ligne

Dans l'Hexagone, le secteur qui génère la majeur partie des revenus du e-commerce est le tourisme avec 43% de parts de marché (PDM) correspondant à 18,7 Md€ de chiffre d'affaires. Les achats de produits culturels arrivent en seconde position avec 39% de PDM. La catégorie « Equipements maison high-tech » n'arrive qu'en 5ème position avec 21% de PDM. Ce qui explique peut-être qu'aucun pure player de la vente en ligne de produits IT au sens large ne se situe dans le TOP 5 des sites les plus visités en France. La tête du classement est occupée par Amazon avec 18,13 millions de visites. Il précède Cdiscount (11,17 millions) et Fnac.com (9,32 millions).

Derrière ces trois leaders, on trouve en France 182 000 sites marchands actifs pour le compte de l'année 2015, contre 157 000 un an plus tôt. 95% d'entre eux réalisent moins d'1 M€ de chiffre d'affaires annuel. Ceux dont les facturations se situent entre 1 et 10 M€ représentent 4,3% de la population totale. Seul environ 1100 sites peuvent se prévaloir de dépasser la barre des 10 M€ de chiffre d'affaires annuel. A eux seuls, ils ont capté 61% de la valeur totale du marché du e-commerce l'an dernier.

En termes de vente au détail, le marché français du e-commerce est le second en Europe, devant l'Allemagne (59,7 Md€), l'Espagne (18,2 Md€) et l'Italie (16,6 Md€), mais loin derrière le Royaume-Uni (173, Md€). Dans le monde, il occupe la cinquième place d'un classement où la Chine est première (691 Md€) et les Etats-Unis deuxièmes (537 Md€).

La valeur grandissante du commerce en ligne inter-entreprises

Si l'on se focalise uniquement sur le commerce inter-entreprises par internet, la place de la France en Europe n'est plus que celle de troisième avec 385 Md€ de chiffre d'affaires en 2015. Sur ce total, 55 Md€ ont été générés par des transactions sur le web contre 330 Md€ à travers des flux EDI. Ces deux modes de consommation ont représenté 18% (11% hors voyages d'affaires) du montant total des ventes BtoB en France l'an dernier. Cette part devrait atteindre 24% en 2020 (ou 16% hors voyages d'affaires). Actuellement, les achats réalisés via Internet par les entreprises en France sont principalement orientés vers les voyages et les transports (53% du total), les fournitures et les équipements de bureaux (33%) et les matériels informatiques.