Le protocole Infiniband est couramment utilisé pour la connexion de clusters de serveurs dans les datacenters ou les supercalculateurs. Il a été conçu pour assurer une communication simple et efficace sur courte distance. Pourtant, selon le site américain Goverment Computer News, des chercheurs du département de l'énergie du laboratoire Oak Ridge National (ORN) ont testé le protocole entre deux machines distantes de près de 14 000 km en soutenant un débit moyen de 7,34 Gbps. Le même essai réalisé sur HTCP (Hyper Text Caching Protocol) n'a jamais permis de dépasser 1,79 Gbps. Plus précisément, les chercheurs ont constaté que le débit sur HTCP, élevé au départ (9,21 Gbps sur 300m), s'est dégradé à mesure que la distance s'est allongée. Le débit Infiniband est, lui, resté relativement constant. Les tests ont été réalisés sur une liaison optique à 10 Gbps dédiée, qui relie Oak Ridge dans le Tennessee et Sunnyvale en Californie, en passant par Atlanta, Chicago et Seattle. Les chercheurs concèdent à ce propos que l'utilisation d'une ligne spécialisée a défavorisé HTCP. TCP/IP a en effet été conçu pour le partage de trafic. Le laboratoire a utilisé à chaque extrémité du réseau des commutateurs Infiniband de la gamme Longbow de Obsidian Research. La société s'attèle justement à proposer une utilisation longue distance du protocole. Avec le succès des environnements de simulation entre autres, les grands laboratoires de recherche et leurs supercalculateurs ont de plus en plus besoin d'échanger des quantités massives de données sur longue distance. Le Cern (Organisation européenne pour la recherche nucléaire) à Genève, par exemple, va échanger dans le monde entier les petaoctets de données issus des expériences de l'accélérateur de particules LHC (Large hadron collider). Or, TCP/IP ne donnerait pas toujours satisfaction dans de telles conditions en termes de débit autant que de fiabilité du transfert. Toutes les solutions de rechange comme Infiniband sont ainsi les bienvenues.