Il n'y a pas assez de numérique dans le plan de relance du gouvernement, estime l'Afdel, Association française des éditeurs de logiciels, au lendemain de la présentation, par le Premier ministre, des 1 000 projets qui seront financés par le plan de relance de l'économie. Tout en notant la volonté du gouvernement de relier ces mesures de relance au plan France numérique 2012, l'association regrette que les sources d'économie et les gains de productivité que permettent les technologies numériques et, en particulier, le logiciel, ne soient toujours pas pris en compte comme la situation l'exigerait. L'importance de l'enjeu a bien été identifiée dans le cadre de la mission confiée en 2008 à Eric Besson, alors secrétaire d'Etat chargé du numérique. Pour autant, cette prise de conscience ne se traduit pas suffisamment en initiatives permettant d'étendre l'adoption et l'utilisation des TIC sur le territoire, dans les écoles et universités et dans les entreprises. Le Rapport sur l'Université numérique, rendu l'an dernier par Henri Isaac à la ministre de l'Enseignement supérieur et de la Recherche, pointait déjà du doigt le déficit d'outils pour accueillir dans les établissements supérieurs les « digital natives », cette génération ayant toujours vécu avec les nouvelles technologies. Les technologies comme leviers d'économies L'Afdel rappelle aussi que, selon le Sessi (service des études et des statistiques industrielles, désormais intégré à l'Insee), les entreprises françaises se situent au-dessous de la moyenne européenne sur le plan de l'usage des outils informatiques par leurs salariés. Et l'association d'énumérer toutes les technologies qui pourraient constituer des leviers d'économie et de développement pour les entreprises : e-business, dématérialisation, production collaborative, e-learning, mobilité, etc. A l'issue de la concertation tous azimuts qui a débouché sur le plan France numérique 2012, l'Afdel avait remis à Eric Besson un ensemble de propositions en faveur du développement de l'industrie du logiciel en France. Pour inciter et aider les PME à investir dans ce domaine, l'association suggérait notamment une campagne de communication nationale sur l'impact du logiciel sur la croissance des entreprises. Elle évoquait également la création d'un portail public ouvert pour référencer les offres logicielles, ou encore la mise en place dans les budgets de formation continue d'un pourcentage obligatoire consacré à l'utilisation des TIC. L'Afdel souhaite aussi un crédit d'impôt en faveur de l'équipement logiciel des entreprises en solutions métiers ou en e-business. Enfin, l'association rappelle qu'outre-Atlantique, l'administration Obama a pris des mesures à la hauteur de ce que le numérique peut apporter à la relance de l'économie.