Jeunisme, risque de chômage, compétences valorisées et hasbeen, etc, c'est sur ces questions que l'Anif (Association nationale des informaticiens de France) interpelle la communauté des informaticiens, qu'ils soient employés dans les SSII, les PME ou les grands groupes. Créée au début de l'année, elle invite cette population à la rejoindre afin de réunir des énergies et des fonds au service de son ambition : créer un lieu où les informaticiens puissent poser des questions directement et trouver des informations pour leur choix de carrière ainsi que des services avertis. « Si j'arrive à avoir plusieurs dizaines de milliers d'informaticiens qui cotisent à hauteur de 15 euros, cela permettra de proposer par exemple des bilans professionnels gratuits », explique clairement Michèle Havelka, vice-présidente de l'association. « Je souhaite aussi travailler la maturité dans le travail et sa valeur ajoutée pour aider les quadra et les quinqua au chômage à se mettre en valeur et ne pas baisser leurs prétentions salariales ». Une profession en perte de repère Ancienne DSI d'ECS et ex DGA de la SSII Unilog, Michèle Havelka est aujourd'hui à la tête d'un cabinet de conseil en Relations Humaines. Elle a eu à faire à de nombreuses personnes au chômage qui avait pourtant tous les attributs pour se replacer sur le marché de l'emploi. Ce constat l'a incité à chercher les moyens d'y répondre et au projet de créer une entité capable de faire de la prospective sur l'évolution des besoins en compétences en informatique. Elle estime en effet que la profession change et qu'il n'y a plus de carrière reine et toute tracée. Aujourd'hui, les gens vont et viennent au grès des opportunités et cela a des conséquences fâcheuses sur le recrutement. Le diplôme reprend de l'importance. Plus les carrières se diversifient, moins les recruteurs prennent de risques. Il faut donc pouvoir composer avec cela et trouver des nouveaux repères. Ce raisonnement vaut aussi pour les critères d'âge. « Certains clients demandent des trentenaires sur des postes de pilotage de système d'information. Pourtant, les erreurs qui pourraient être commises par ces managers trop peu expérimentés peuvent leur coûter encore plus cher qu'une embauche d'un profil de plus gros calibre », souligne-t-elle. Michèle Havelka estimer enfin que la France accuse certains retards technologiques qui ont des conséquences sur les compétences développées. Elle considère aussi que le risque de chômage sera grandissant avec la poussée à attendre de l'off-shore. Face à cela, elle invite la profession à se donner les moyens d'anticiper.