La situation actuelle est pour le moins paradoxale : d'une part, une grande proportion de la population n'est pas encore équipée en informatique; de l'autre, des ordinateurs encore en état de marche partent en décharge. L'initiative Ordi 2.0, présentée par le secrétaire d'Etat Eric Besson, vise à résoudre le premier problème en exploitant le second. Elle repose sur trois piliers. Une charte pour le don d'ordinateurs aux salariés Depuis la dernière loi de finance, les entreprises sont autorisées à donner leurs vieux ordinateurs à leurs salariés en franchise fiscale et sociale. Le premier pilier d'Ordi 2.0 encourage, valorise et encadre cette pratique par une charte. Celle-ci privilégie le don en priorité aux publics les plus nécessiteux avec un examen systématique du parc informatique amorti. Par ailleurs, elle sécurise le don juridiquement en remettant « au salarié un équipement libre de droits en ce qui concerne les logiciels d'exploitation et nettoyé de l'ensemble des données et/ou fichiers lui appartenant précédemment ». Ordi 2.0 prévoit aussi la possibilité d'envoyer les machines dans des pays du tiers monde, par exemple, sans pour autant se servir de ces territoires comme dépotoir pour déchets électroniques. La charte labellise donc une filière nationale de reconditionnement, de redistribution et de retraitement des ordinateurs avec des objectifs de développement durable. Les publics qui recevront ces machines (foyers modestes, pays du Tiers Monde, structures sociales) bénéficieront d'ordinateurs gratuits ou à bas coût mais en parfait état de marche, sans données résiduelles et respectant la réglementation en matière de propriété intellectuelle. Ordi 2.0 sera étendu à l'Europe