Le système Galileo disposera de 18 satellites opérationnels dans l'espace et commencera à fournir les premiers services de "GPS européen" aux usagers de l'UE à la fin de l'année 2014, a assuré mercredi le commissaire à l'Industrie Antonio Tajani. Deux satellites seront lancés le 28 septembre 2012 de la base de Kourou, en Guyane française, et viendront s'ajouter aux deux premiers lancés en octobre 2011, a-t-il indiqué lors d'un point de presse à l'issue d'une rencontre à Bruxelles avec les dirigeants des principaux groupes industriels impliqués dans le projet, dont Jean-Yves Le Gall, le patron d'Arianespace. Six autres suivront en 2013, puis huit autres en 2014, dont quatre lancés par Ariane 5 qui remplacera le lanceur Soyouz. La constellation devrait compter 26 satellites en 2015 et 30 en 2020. Le programme aura coûté 5 milliards d'euros en 2015, ont précisé les services de M. Tajani. La Commission a demandé une ligne de crédit de 7 milliards d'euros pour Galileo dans le budget pluriannuel de l'UE pour la période 2014-2020, dont 1,5 milliards d'euros destinés à financer les lancements, ont-ils expliqué.

Ne plus dépendre des Américains et des Russes

Galileo est le programme de l'Union européenne pour le développement d'un système mondial de radionavigation par satellite sous contrôle civil européen. Il sera compatible et, pour certains de ses services, interopérable avec le système américain GPS et avec le système russe Glonass, tout en restant indépendant.

L'incertitude demeure en revanche pour le financement du programme de surveillance par satellite GMES sur la période 2014-2020, a reconnu M. Tajani. La Commission veut retirer du budget commun les 4,5 milliards d'euros nécessaires à ce programme et propose de régir son financement par le biais d'un accord entre gouvernements. La majorité des Etats s'opposent à cette démarche et huit pays -- France, Allemagne, Espagne, Finlande, Suède, Grande-Bretagne, Pays-Bas et Italie-- ont pris position en ce sens dans une lettre commune rendue publique en novembre 2011.

Un financement en question

Le GMES est devenu un otage dans la bataille qui oppose la Commission européenne et les Etats membres sur le budget européen. "La Commission n'entend pas renoncer", a averti M. Tajani. "Si les Etats ne veulent pas augmenter le budget commun, alors ils ne doivent pas nous demander d'augmenter nos engagements", a-t-il expliqué. L'enveloppe globale du budget de l'UE est fixée sur sept ans et constitue le principal mécanisme de redistribution au sein de l'Union.