Par ailleurs, le cabinet d'études estime prometteuse l'intégration entre les outils collaboratifs et les logiciels décisionnels. Enfin, les flux d'informations provenant du web et des réseaux sociaux, en développement constant, constituent une nouvelle source à analyser. Ces données, « de nature et de qualité très diverses », posent un défi à l'industrie qui doit les collecter, les corréler, les indexer et les analyser, souligne PAC. « C'est tout l'enjeu du phénomène Big Data », rappelle Olivier Rafal. 

Le recours à des technologies de moteurs de recherche dans le décisionnel a de l'avenir, mais cela reste anecdotique pour l'instant, note l'analyste, même si des éditeurs français comme Exalead (avec ses SBA, search-based applications) et Sinequa ont déjà à leur actif déjà sur des projets dans ce domaine (au Crédit Agricole, notamment pour Sinequa, chez Gefco et à La Poste pour Exalead). D'autres acteurs peuvent y prétendre. « IBM a tous les outils pour le faire, SAS et Microsoft aussi. »

Le réseau de partenaires, un soutien de poids

En France, cinq éditeurs (SAP, Oracle, IBM, SAS et Microsoft) se taillent  63% du marché, dont près de 1/5e pour le premier. Quatre d'entre eux ont présenté de belles croissances. Celle de SAP a pendant un temps un pâti de difficultés liées à l'organisation des équipes commerciales de Business Objects et l'éditeur n'a lancé que récemment sa nouvelle plateforme décisionnelle BI 4.0. Dans le même temps, il y a eu des innovations technologiques venant d'autres offres. Un acteur comme QlikTech, notamment, a beaucoup progressé, parfois victime de son succès, certains outils pouvant lui manquer au niveau architecture pour de gros déploiements ou du côté de gestion de la qualité des données, pointe l'analyste de PAC. « Oracle s'est également mis en ordre de bataille avec ses solutions Hyperion, une belle offre soutenue par les outils middleware de l'éditeur », expose-t-il en ajoutant qu'Oracle a par ailleurs commencé à vendre Exadata (**), sa solution de stockage adapté aux applications décisionnelles (« sans doute une petite dizaine en France »), Atos en étant l'un des premiers intégrateurs. SAS a lui aussi « mis le paquet » sur des partenaires privilégiés comme Accenture.

Microsoft, qui dispose d'une offre « bien intégrée », a renouvelé une partie de ses partenaires et s'applique à les choyer. « Son offre technologique tient la route y compris sur certains gros clients, même si la plupart du temps, elle est plutôt installée chez des clients moins importants. Un outil comme PowerPivot, par exemple, est très séduisant. Si le client a déjà déployé des logiciels comme SQL Server, SharePoint et Outlook, cela peut être intéressant pour lui », note Olivier Rafal. Chez IBM, « l'intégration avec  Cognos se passe plutôt bien et les rachats qui ont été faits ont du sens », aussi bien d'un point de vue technologique que pour renforcer sa présence sur le marché. Parmi les autres acteurs, outre des éditeurs comme Microstrategy, QlikTech ou Tibco Spotfire, qui ont réalisé des déploiements assez ciblés, il existe par ailleurs de « petits éditeurs intéressants comme le Français We are Cloud », avec son offre Bime. L'étude de PAC prend en compte plus d'une cinquantaine de fournisseurs (éditeurs et sociétés de services).

(**) Système de stockage de base de données, combinant matériel Sun et logiciels Oracle, optimisé pour le datawarehouse et les processus intensifs de requêtes. De son côté, SAP a lancé il y a quelques mois sa solution HANA (High-Performance Analytic Appliance) pour effectuer en temps réel des analyses haute performance.

Crédit illustration : PAC 2011