Avec 5% de croissance en 2008 par rapport à 2007, le marché français de l'infogérance a atteint 6,6 milliards d'euros. En 2007, il se montait à 5,6 milliards d'euros, en croissance de 5,9%. Ce marché affiche donc une progression légèrement supérieure à celle du marché des logiciels et services. « Le marché français de l'infogérance s'inscrit toujours dans une dynamique, mais loin de ce qu'on a connu et cette dynamique est écrasée par l'effet prix », observe Elisabeth de Maulde, présidente de Pierre Audoin Consultants. Effectivement, la crise n'atteint pas directement le marché de l'infogérance. Il subit un impact déjà observé les années précédente, celui de la guerre des prix. Un impact sensible surtout dans l'infogérance d'infrastructures. Une autre tendance forte apparaît, qui durcit également le marché : le changement d'attitude des clients. Ils renouvellent les contrats mais le plus souvent avec le même prestataire. Ce qui a un effet positif en pérennisant ce prestataire, mais au moins deux conséquences plus négatives en durcissant les conditions tarifaires et en bloquant la concurrence. Le périmètre de l'infogérance s'élargit Les clients élargissent de plus en plus volontiers le périmètre d'infrastructures ou d'applications infogérées. En 2008, l'offshore d'infrastructures (avec les serveurs restant en France mais la téléadministration à l'étranger), ou bien le help desk à distance se sont développés. C'est du "business" en plus. Parallèlement, de plus en plus d'entreprises y compris dans le midmarket songent à infogérer. Toutefois, les contrats mettent de plus en plus de temps à être signés. Effets positifs et effets négatifs se mélangent donc en permanence sur ce marché. Les acteurs de l'infogérance sont logiquement peu affectés par les changements d'un marché très stable. A deux exceptions près. Le rachat de EDS par HP fait passer cet ensemble à la troisième place au détriment de Cap. IBM et Atos restent, dans cet ordre, aux deux premières places. Autre observation, Orange fait une percée grâce à son réseau, ses capacités d'hébergement et le poids du groupe France Télécom en France.