En achetant XenSource pour 500 M$, Citrix obtient une place de choix sur le marché tant convoité de la virtualisation, juste derrière le leader actuel, VMWare. La société a-t-elle pour autant fait une bonne affaire ? Rien n'est moins sure. En effet, si la plateforme de virtualisation Xen peut s'utiliser de façon indépendante, elle est surtout connue pour être intégrée en standard dans des distributions Linux, telle la Suse Linux Entreprise 10 de Novell ou la RHEL5/Fedora 7 de Red Hat. Et cette entrée d'une société commerciale, non originaire du monde libre, au coeur de leur système d'exploitation favori, peut effrayer les développeurs - dont les esprits sont déjà échauffés par le partenariat entre Microsoft et Novell. Pour Georges Weiss, analyste chez Gartner, « la communauté Open Source peut penser que la technologie a été récupérée par un conglomérat de sociétés propriétaires qui utiliserait l'Open Source comme un véhicule pour des récompenses financières. » Poussant alors les « puristes » dans les bras d'autres solutions alternatives comme le KVM (Kernel-based Virtual Machine). « KVM apparaît désormais comme le seul projet non-affilié de la virtualisation. Il ne dépend de personne sinon de ses développeurs, ce que voulait XenSource pour son moteur Xen.» Au contraire pour Tim Walsh, directeur marketing de Virtual Iron, une société qui a basé ses propres produits de virtualisation sur Xen, l'annonce dès jeudi dernier d'une fondation pour assurer le développement Open Source de Xen devrait rassurer les contributeurs. « Avec cet achat, le projet Open Source Xen deviendra plus indépendant et autonome avec un pouvoir de décision accru pour les autres membres de la communauté (ndlr, en dehors de XenSource). Cela devrait apporter de la transparence au projet, ce qui était jusqu'à présent une critique récurrente envers la gestion de XenSource. »