Confronté à un recul en volume de 40 % au cours des neuf premiers mois de l'année 2023, le marché français des fusions-acquisitions a clairement connu des jours meilleurs. À en croire le cabinet In Extenso Finance, le secteur de l'IT est également touché, mais il résiste mieux dans ce contexte baissier. Selon cette société spécialisée dans l'accompagnement des cédants et des acheteurs, 439 transactions (levées de fonds comprises) ont concerné des sociétés informatiques françaises entre janvier et septembre derniers, contre 547 à la même période en 2022. Une baisse de 20 % qui cache des disparités notables selon la taille des entreprises. « Le recul est plus marqué sur les segments mid et large caps [NDLR : moyennes et grandes capitalisations] que sur celui des small caps perçu comme un marché refuge où il y a toujours des transactions sur des deals primaires », explique In Extenso Finance.

Le cabinet estime que la résistance relative des fusions-acquisitions dans l'IT tient notamment à la consolidation dans le secteur des logiciels et à l'impératif permanent de la digitalisation des entreprises. Sans compter le fait que des sociétés qui étaient auparavant hors de portée des investisseurs sont aujourd'hui plus abordables.

Des PME abordables et au fort potentiel de croissance

Par ailleurs, In Extenso Finance a identifié cinq grandes tendances qui ont marqué le marché des fusions-acquisitions dans le secteur de l'IT en France en 2023. En premier lieu, le cabinet pointe l'important morcellement du marché de l'informatique qui compte une forte population de PME. Or, nombre d'entre elles ont besoin de s'agrandir pour étendre leurs capacités à suivre leurs clients sur des territoires plus étendus. En outre, elles sont une majorité à générer moins de 10 M€ de chiffre d'affaires annuel, tout en affichant un potentiel de croissance important. De quoi les rendre à la fois abordables et attractives. La tension sur l'emploi, qui touche tout particulièrement les entreprises de l'informatique, favorise aussi les regroupements pour acquérir de nouveaux collaborateurs.

In Extenso Finance a également relevé la forte attraction des investisseurs pour les éditeurs de logiciels professionnels en mode SaaS. Du fait de leur modèle par abonnement, ils disposent d'une base de revenus récurrents solide, à laquelle s'ajoute un niveau de fidélisation important des clients. Ce dernier point leur donne, en outre, des capacités renforcées de modifier leurs politiques tarifaires sans crainte excessive de perdre des utilisateurs.

Fin de la bulle des années 2021 et 2022

Dans les rangs des investisseurs, In Extenso Finance note par ailleurs une présence plus importante des intervenants étrangers, notamment américains et britanniques. Ces derniers, comme leurs homologues français, profitent d'un retour à la normale des niveaux de valorisation des entreprises, qui avaient eu tendance à s'envoler et à créer une bulle en 2021 et 2022.