Une offre publique d'achat est plus salutaire à la vitalité des marchés boursiers qu'un plan de relance à grands coups de milliards de dollars. C'est du moins l'un des enseignements qu'on peut tirer de la réaction des places boursières à l'OPA de Microsoft sur Yahoo. Alors que l'économie américaine suscite les plus vives inquiétudes - entre crise des subprimes et suppressions d'emplois - et que les presque 300 Md$ injectés par le Sénat et le gouvernement américains ont a peine rassuré les marchés, l'initiative de Microsoft apparaît comme la solution miraculeuse aux maux de Washington. Vendredi, le Nasdaq gagnait ainsi 0,98% et près de 4% sur l'ensemble de la semaine. Soit la plus forte hausse hebdomadaire depuis près d'un an et demi. Une progression essentiellement due à la folie spéculatrice profitant au titre Yahoo. Réagissant à l'offre le valorisant à 31 $, soit 62% de plus que son cours au 31 janvier, les investisseurs se sont rués sur celui-ci, lui permettant d'afficher une hausse de 48%. Et ce ne sont pas les reculs enregistrés par les titres Microsoft (-6,6%) et Google (-8,6%) qui sont venus contrarier l'élan insufflé par Yahoo, y compris sur les autres places boursières de la planète, où les valeurs technologiques suscitent les convoitises. Ainsi, à Paris, les titres des SSII sont fortement recherchés : Steria gagne 4,6% ce lundi, GFI grimpe de 3,4%, Altran progresse de 6,9% et Atos de 1,1%. A gauche, le cours de Yahoo avant l'OPA. A droite, après l'OPA