Et si la contre-proposition que BEA attend afin de se soustraire à l'offre d'Oracle venait de Cisco ? C'est l'hypothèse que formule Henry Peyret, analyste sénior chez Forrester. « John Chambers [le patron de Cisco, NDLR] dit souvent que le futur de Cisco est dans le logiciel. » Pour lui, un tel rapprochement aurait « beaucoup de sens, d'autant que Cisco cherche à intégrer des briques applicatives dans les routeurs ». Mais il souligne aussi les écueils d'un tel rachat. « On n'a jamais vu Cisco racheter une société aussi importante et continuer le business. Il y aura certes des synergies au niveau technologique, mais cela ne veut pas dire qu'il y aura automatiquement des synergies au niveau des ventes, par exemple. On ne vend pas des logiciels comme on vend des boîtes. » S'il ne croit guère aux hypothèses HP, CA ou Fujitsu en tant que chevaliers blancs (ou noirs, d'ailleurs, parce qu'aucun, a priori, ne laisserait son indépendance à BEA), Henry Peyret estime qu'IBM pourrait faire une offre, afin d'élargir sa part de marché, et compléter son portefeuille technologique. Le grand perdant, pour lui, serait SAP, dont l'offre middleware subirait un certain retard par rapport à celle de BEA. Ce serait même l'hypothèse d'un rachat de BEA par SAP qui aurait pu pousser Oracle à prendre les devants, pour Henry Peyret. Mais il voit mal SAP faire une contre-proposition aujourd'hui, dans la mesure où l'éditeur allemand doit déjà digérer le rachat de BO.