Sun, à l'inverse, s'appuyait sur un modèle 'build to stock', dans lequel les systèmes étaient d'abord envoyés dans les centres de distribution et stockés là en attendant les commandes des clients. « C'est un modèle qui ne fonctionne que lorsque la demande est prévisible, reconnaît Cindy Reese, l'ancienne responsable des opérations logistiques de Sun, désormais collaboratrice d'Oracle. Le modèle de Sun conduisait à retourner les invendus vers les usines pour être reconfigurés ou réadaptés avec la mise en place de composants plus récents. « Quand vous vous retrouvez à devoir renvoyer un serveur à un partenaire en Chine ou au Mexique, vous avez loupé une bonne occasion de réduire les coûts ».

Oracle va par ailleurs diviser par deux le nombre de fabricants avec lesquels Sun travaillait et il réduira aussi le nombre de lieux d'assemblage. « Nous allons simplifier ce qui était complexe », résume Cindy Reese.

Oracle semble abandonner l'initiative Open Cloud de Sun

Le groupe de Larry Ellison va également réorganiser la démarche commerciale de Sun. Les 2 000 embauches prévues viendront notamment renforcer les forces de vente. Il y a aura des équipes spécialisées dans le stockage et les serveurs, et les commerciaux seront rétribués sur les profits dégagés des produits vendus, plutôt que sur la valeur brute, a précisé Charles Phillips, co-président d'Oracle.

Alors qu'Oracle prévoit de conserver la majorité des produits de Sun, y compris la base de données Open Source MySQL, il compte aussi arrêter certaines activités. Ed Screven, 'architecte en chef' du groupe, affirme par exemple qu'Oracle n'a aucun projet visant à commercialiser des services informatiques à la demande du type de ce que propose Amazon Web Services, ce qui laisse entendre que l'initiative Open Cloud de Sun serait abandonnée (contrairement à ce qu'on avait pu penser).

John Fowler, vice-président exécutif de l'ingénierie matérielle d'Oracle, a par ailleurs confirmé que Sun avait stoppé le développement de son processeur Rock, par souci d'économie. Et qu'Oracle allait concentrer ses efforts sur le segment haut de gamme du marché des serveurs, qui tend à maximiser les profits. « Nous ne sommes pas intéressés par le marché des serveurs x86 sous Windows. Nous laissons Dell s'en occuper », a-t-il déclaré. Oracle prévoit aussi de restreindre l'éventail de modèles des serveurs, a précisé Cindy Reese.