A quelques jours de l'inauguration des Jeux Olympiques, les organisateurs chinois mettent en illustration le peu de cas qu'ils font du droit à l'information. Ainsi, les journalistes débarquant dans la salle de presse du Beijing International Media Center (BIMC), à Pékin, ont-il découvert qu'en dépit des promesses de conditions de travail sans entrave, la Chine bloquait l'accès à plusieurs sites Web. « J'étais au BIMC ce matin, raconte Jonathan Watts, le président du club des correspondants étrangers en Chine, et il était impossible d'accéder aux sites d'Amnesty International, de l'Observatoire des droits de l'Homme ainsi qu'à plusieurs autres. » Le journaliste poursuit en expliquant que ce contrôle d'Internet va à l'encontre de l'assurance donnée par le régime de Pékin de ne pas imposer de contrôle aux professionnels de la presse couvrant l'événement. "Ce controle d'Internet va à l'encontre des engagements du CIO" Il est aussi contraire aux engagements du Comité international olympique (CIO), qui promettait aux journalistes qu'ils pourraient exercer librement leur profession. « Comment cela pourrait être le cas alors que [nous sommes] incapables d'accéder à des sites qui critiquent les autorités ? », s'interroge Jonathan Watts. Selon notre correspondant d'IDG News Service à Pékin, la Chine aurait également bloqué l'accès aux versions chinoises des sites Voice of America et British Broadcasting Corp. Des sites interdits parce qu'ils « ne sont pas directement liés aux Jeux » La mise en place de ces blocages a été confirmée par le porte-parole du CIO, Kevan Gosper qui, s'il regrette le filtrage, le justifie en partie, arguant de ce que les sites en question « ne sont pas considérés comme directement liés aux Jeux ». L'organisation Reporters sans frontières n'a pas tardé à réagir en publiant un communiqué dans lequel elle « dénonce le cynisme des autorités chinoises qui, une fois de plus, ont menti, et l'incapacité du CIO qui, par son silence pendant plusieurs années, n'a pas su prévenir une telle situation. »