«Mieux encore qu'en 2006» : selon le panel Apec (11 000 employeurs interrogés en fin d'année), les entreprises prévoient de recruter de 38 000 à 45 000 informaticiens cette année. L'an dernier, la fourchette était de 36 800 à 39 800. Estimation qui s'est concrétisée avec 35 300 embauches effectives. Soit une hausse des recrutements réalisés de 28% sur 2005. Cette année, les plus optimistes envisagent de poursuivre à ce rythme (+27%), les plus mitigés se fiant à une progression de 8%. C'est d'ailleurs la tonalité du marché de l'emploi pour l'ensemble des cadres, atteignant des records historiques en volume d'embauches cadres (plus de 200 000 en 2006), et dont la croissance s'avère «solide et durable», estime l'Apec. Divers facteurs concordent en ce sens. D'abord, une fourchette basse de prévision de postes ouverts pour 2007 nettement supérieure aux embauches réalisées en 2006. «Comme dans les années 1999-2000», précise l'Apec. En informatique, durant ces années de surchauffe, les prévisions allaient jusqu'à 55 000 embauches pour près de 45 000 postes effectivement pourvus. Mais cette année, l'offre d'emploi cadres est orientée à la hausse pour tous les secteurs et presque toutes les fonctions. Et, l'effet retard jouant, en 2007, c'est la fonction « Etudes, Recherche et développement » (porte d'entrée traditionnelle des débutants) qui devrait le plus progresser (jusqu'à +30%, haut de la fourchette de prévision d'embauche). La phase ascendante d'un cycle La confiance des entreprises en cette relance solide se manifeste aussi dans la nette remontée d'intérêt pour les jeunes cadres (de +9% à +25%) et surtout pour les profils débutants (jusqu'à 10% de postes ouverts en plus par rapport à 2006). Et ce n'est qu'un début. Selon l'Apec, au vu des deux précédents cycles qu'a connu depuis vingt ans le marché de l'emploi, la phase ascendante de ce troisième cycle qui a débuté en 2004, progresse régulièrement vers de niveaux élevés. Elle semble beaucoup moins erratique que lors des précédentes bouffées (celle de 1999-2000, notamment) et pourrait bien, du coup, durer encore quelques années. Mais non sans le retour d'une certaine tension. Car, rappelle Catherine Martin, présidente de l'Apec, « dans ce contexte porteur, le risque reste de voir coexister un chômage alimenté par des formations de base insuffisantes, et des difficultés croissantes à recruter les compétences voulues... sur un marché plus que jamais hyperconcurrentiel ». Pour le secteur informatique (accaparant le quart des prévisions d'embauche cadres), c'est déjà le cas.