L'expertise permet d'éviter le chômage davantage qu'un profil généraliste, mais sans doute pas le niveau de diplôme. Tel est l'un des enseignements que l'on peut tirer des informations recueillies par le Syntec informatique sur les métiers exercés par les informaticiens au chômage. Plus des deux tiers (69,2%) des 37 323 demandeurs d'emploi du secteur recensés au 31 décembre 2005 sont en effet des « ingénieurs d'études » (au sens du répertoire des métiers de l'Anpe), c'est-à-dire essentiellement des développeurs, des informaticiens qui participent au développement et à la maintenance des applications (à 69,7%) et leurs encadrants (43,3%). Les « experts » représentent moins d'un tiers des demandeurs d'emploi (30,8%). Parmi eux, la majorité (53,3%) sont des techniciens supérieurs en réseaux informatiques, télécoms et gestion de ressources informatiques. Les autres sont des informaticiens (46,69%) exerçant les métiers d'architecte réseaux, d'ingénieurs de base de données, d'architectes systèmes, etc. Près de la moitié des ces emplois correspondent par ailleurs à des postes de niveau bac + 4 ou bac + 5. Il n'y a pas de corrélation entre le niveau de diplôme et le taux de chômage observé.

Pour aller plus loin dans l'analyse, des données sociologiques manquent. C'est ce cherche à réunir le Syntec pour connaître l'âge et l'origine professionnelle des 33 452 (chiffres de janvier 2006 Source Dares/Unedic/Anpe) informaticiens demandeurs d'emploi. La question est notamment de savoir s'ils viennent des SSII ou des entreprises utilisatrices. L'objectif est de comprendre le phénomène pour agir dessus en amont. Le chômage demeure en effet à un taux assez élevé, de l'ordre de 7.6% des informaticiens professionnels en France, selon le Munci (mouvement pour une union nationale des consultants en informatique qui s'appuie sur la base de 550 000 informaticiens), malgré la croissance soutenue du secteur de l'informatique et des services en 2005 (+7%) et 2006 (prévisions de + 6 à 8%).