Résultats exercice 2006 Chiffre d'affaires : 897,7 M€ (+8,5%) Résultat net : 44,2 M€ (+25,2%) Tout va pour le mieux chez Sopra, dont les résultats 2006 viennent d'être présentés par Pierre Pasquier, le fondateur de la SSII. Signe de cette bonne santé, « il y a croissance organique et croissance externe chaque année » sur les trois derniers exercices, explique Pierre Pasquier. Les revenus du groupe ont progressé de 18,6% au cours de l'année pour atteindre 897,7 M€. A périmètre constant, la hausse de l'activité reste conséquente, à +8,5%. L'intégration de systèmes en France continue de représenter la majorité du chiffre d'affaires (537 M€) et affiche une honorable croissance organique de 6,1% sur l'année. Après un bon premier trimestre, le dynamisme de la division s'est effrité pour mieux rebondir sur les trois derniers mois de l'exercice (+ 11% au T4). La même activité en Europe progresse de 12,8% en organique par rapport à 2005 et rapporte 204 M€ à Sopra. Axway, la filiale spécialisée dans l'intégration d'applications, se montre le meilleur élève avec une croissance organique de 16,2%, à 117 M€. Enfin, le conseil relève la tête et, s'il affiche un recul de 0,7% de son CA, « rétablit un léger niveau de croissance en fin d'année », souligne Pierre Pasquier. Le fondateur de la SSII met les difficultés de la division sur le compte du recrutement, expliquant que « c'est sur les effectifs [qu'il a] des problèmes. Sopra doit composer sur ce secteur d'activité avec un turn-over important, d'autant plus dommageable que les clients sont davantage liés à un consultant qu'à l'enseigne qui l'emploie. Aussi, il n'est guère surprenant de constater que les clients recrutent directement les salariés de Sopra et engendrent, de fait, « une large partie des départs », explique Pierre Pasquier. Avec une marge de 8,4%, le groupe voit sa rentabilité progresser d'un point au cours de l'exercice. Il profite notamment du résultat opérationnel courant d'Axway, qui s'élève à 11,8 M€, soit une marge de 10,1%. La division intégration de systèmes Europe bénéficie, quant à elle, des acquisitions effectuées en 2005 en Espagne et au Royaume-Uni et fait passer sa marge de 3,8% à 7% de ses revenus. En France, la branche d'intégration atteint une rentabilité de 8,4% du CA (contre 7,4% l'année précédente), et pourrait progresser d'ici à 2008 grâce à une demande qui reste soutenue. Au total, Sopra boucle 2006 sur un résultat net de 44,2 M€, soit 25,2% de plus qu'en 2005. Objectif 2 Md€ en 2010 L'exercice achevé a signifié, pour Sopra, la fin du Projet 2007 et la mise sur les rails du projet 2010. Le but de la SSII est d'atteindre, au crépuscule de la décennie, un chiffre d'affaires compris entre 1,5 et 2 Md€ et une marge opérationnelle supérieure à 10%. Des objectifs qui passeront par le renforcement de la part du conseil dans les revenus du groupe, « l'objectif est d'atteindre 10% du chiffre d'affaires », précise Pierre Pasquier. Autre méthode pour parvenir à ses fins : Sopra procèdera à des opérations de croissance externe. Si le président du directoire ne veut pas trop s'étendre sur le sujet, il concède néanmoins que « certaines acquisitions de 50 ou 60 M€ auraient du sens » et que les marchés cibles seront ceux « où [Sopra] est déjà positionné : la banque, les services financiers, en Espagne, en Angleterre...ou peut-être ailleurs ». Sopra poursuivrait ainsi la logique mise en place depuis plusieurs exercices, tous rythmés par des rachats dont le dernier en date concerne l'activité B2B d'Atos Origin en Allemagne, dont la signature définitive devrait intervenir demain, 28 février. La SSII poursuivra en outre la mise en place de son dispositif offshore, notamment en portant de 150 à 250 les effectifs en Espagne dès 2007, en dépassant très largement les 150 salariés que compte le groupe en Roumanie et en renforçant considérablement sa présence en Inde (300 employés en 2006, 500 prévus en 2007, puis poursuite de la croissance). En attendant 2010, Sopra table sur un exercice 2007 qui devrait voir la marge s'améliorer, notamment sur le conseil. La croissance des revenus du groupe devrait s'aligner sur celle du marché (entre 6 et 7%) avec « un premier trimestre forcément bas pour tout le monde en raison d'un jour travaillé en moins », selon Pierre Pasquier. Lequel ajoute : « pour la fin de l'année, nous avons pris les décisions qu'il faut pour surperformer »(sic). Si Sopra cherche des acquisitions pour confirmer sa taille critique, Pierre Pasquier rejette enfin mordicus toute idée de céder son entreprise : « Je n'ai pas du tout envie de vendre cette société, Sopra n'est pas à vendre ».