« Personne n'a compris. » C'est un Steve Ballmer chagrin qui est revenu, devant un parterre d'analystes financiers réunis au siège de Microsoft, sur le partenariat signé entre le géant de l'édition et Yahoo. Plus précisément, le PDG du groupe de Redmond s'est attardé sur les réactions du marché qui, loin de faire dans le dithyrambe attendu, affiche au mieux un scepticisme prudent. L'accord, qui lie les deux géants de l'IT pendant dix ans, prévoit que le moteur de recherche Bing de Microsoft sera intégré sur les pages du portail de Yahoo. Celui-ci utilisera la plateforme publicitaire adCenter de son partenaire et récupèrera 88% des revenus engendrés par ce mécanisme pendant les cinq prochaines années. Présentée comme un partenariat gagnant-gagnant, l'association n'a cependant pas emballé les observateurs. Alors que le cours de l'action Microsoft progressait timidement dans la foulée de l'annonce officielle, le titre Yahoo engageait une vertigineuse baisse, avec un plus bas à 14,2 $, soit deux fois moins que ce qu'offrait Microsoft lorsqu'il était prêt à débourser 44,6 Md$ pour se payer le portail. Pour Steve Ballmer, « la sphère économique est celle où les gens sont les plus perdus » Parmi les attentes déçues, Wall Street et les porteurs de titres Yahoo - qui avaient déjà dû digérer de voir la manne de la revente à Microsoft leur passer sous le nez - espéraient un paiement par Redmond d'une mise de départ. Peine perdue, les premières retombées concrètes, estimées à 500 M$ par an pour le portail, attendront. Pour Steve Ballmer, l'absence d'échange monétaire explique la perplexité des investisseurs : « La sphère économique est celle où les gens sont les plus perdus. Que s'est-il passé ? Rien n'a été vendu. Rien n'a été acheté », a-t-il sardoniquement commenté. Mais le patron de l'éditeur peine à comprendre pourquoi l'accord scellé cette semaine mécontente Wall Street alors qu'il porte la promesse d'un demi-milliard de dollars de revenus supplémentaires annuels et de quelque 200 M$ d'économies en frais de fonctionnement. « C'est ce qui me choque », a poursuivi le CEO de Microsoft.