Hier, mardi 1er avril, ils étaient 1 200, chez Capgemini, à faire grève pour un retour des augmentations de salaires générales. Si l'on tient compte de la première journée de mobilisation du 28 mars, qui avait réuni quelque 400 grévistes, les deux manifestations lancées à l'appel des syndicats CFDT, CFE-CGC, CGT, FO, CFTC auront rassemblé près de 1 700 salariés, au total., soit 8% des effectifs du groupe (qui compte 20 000 salariés). La CFDT se félicite de l'importance du taux de participation, surtout dans l'ouest, le centre et le sud-ouest de la France, « des régions où certains salaires ne dépassent pas les 2 000 € mensuels », selon Frédéric Boloré, délégué syndical CFDT. Hier, 150 grévistes s'étaient mobilisés sur l'un des sites de Capgemini Ouest à Nantes, 180 manifestants étaient comptabilisés à Rennes, alors qu'une soixantaine se rassemblaient à Brest. Le mouvement a également gagné le site OS de Clermont (80 salariés mobilisés), et a été fortement suivi à Toulouse, avec plus d'une centaine de salariés en grève. La direction réagit en ouvrant trois jours de débats Devant l'ampleur de la grogne, la direction a décidé de répondre positivement à une proposition de dialogue. « Nous avons bon espoir, car la direction a proposé de bloquer trois journées complètes de discussion les 7, 8 et 9 avril prochains », indique Frédéric Boloré. Seront abordées les questions des salaires et des compléments de rémunération et les processus d'évaluation. De son côté, la CGT se veut moins optimiste en raison « d'une conjoncture difficile », terme qui aurait été évoqué lundi dernier par la direction. Rappelons que les syndicats réclament une augmentation générale qui rattrapera la perte du pouvoir d'achat depuis cinq ans, un accord salarial pérenne, une revalorisation des frais professionnels et une refonte complète du système d'évaluation des salariés. La direction avait rétorqué que « les minima salariaux chez Capgemini étaient supérieurs à ceux pratiqués par la branche et que les enveloppes budgétaires consacrées aux augmentations individuelles étaient équivalentes voire supérieures à celles de la profession ». Un point de vue que ne partage pas la CFDT : « La direction entend par « augmentations », celles des minima sociaux issues de l'accord 2006 sur les dispositions salariales Syntec appliquées aux salaires les moins élevés, déplore Frédéric Boloré. A l'issue de cet accord, une enveloppe budgétaire de 178 000 € avait été proposée, soit moins de 2% d'augmentation. » Quoi qu'il en soit, et quels que soient les résultats des négociations de la semaine à venir, il semble que les syndicats sont prêts à aller jusqu'au bout. « Jusqu'ici, la mobilisation a atteint un niveau qui va au-delà de ce qu'on avait pu espérer, estime Frédéric Boloré. Nous sommes prêts à poursuivre notre action, en cas d'un éventuel refus de la direction. »