Pour la première fois, Facebook a activé son outil de « contrôle d'absence de danger » à l’occasion des tragiques attentats qui ont frappés Paris vendredi dernier, pour permettre aux utilisateurs de prévenir parents et amis qu’ils étaient en sécurité. Critiqué pour ne pas avoir mis son outil en action après d’autres récentes attaques terroristes ayant notamment frappé de Beyrouth, le réseau social annonce désormais que son outil sera disponible chaque fois qu’il pourra être utile.

L’outil, qui avait été mis en place par Facebook après le tsunami qui a frappé le Japon en 2011, a permis à un grand nombre de personnes de rassurer leurs proches. Mais le réseau social a été accusé de partialité, car il n'a pas activé la fonction dans d’autres pays récemment touchés par des attaques terroristes, notamment le double attentat qui a frappé Beyrouth jeudi dernier. Le réseau social a également été critiqué pour son filtre qui a permis aux utilisateurs de témoigner leur soutien aux Parisiens en plaquant le drapeau français sur leur photo de profil. Là encore, des utilisateurs reprochent à Facebook de ne pas avoir activé ce filtre après les attaques terroristes de Beyrouth et d’ailleurs. Un utilisateur, Hubert Southall, a proposé de réaliser des filtres pour les utilisateurs, disant que Facebook devait « proposer la fonction à tous les pays subissant des attaques ».

Des défis culturels à relever

Ces critiques illustrent les difficultés auxquelles peuvent être confrontées les entreprises tel que Facebook quand elles essaient de tenir compte des sensibilités des utilisateurs dans les pays où elles opèrent. Très souvent, certains groupes ont le sentiment de ne pas avoir l’attention qu’ils méritent de la part du géant multinational.

Les différences culturelles représentent des défis potentiels auxquels l'entreprise doit faire face selon le marché. Comme Twitter et Google, Facebook est souvent sollicité par les gouvernements ou des groupes locaux pour censurer un contenu répréhensible, jugé anodin dans d'autres cultures. Pour répondre aux critiques relatives à l'activation du « contrôle d'absence de danger » à Paris, le CEO de Facebook, Mark Zuckerberg a assuré qu’à l’avenir le réseau social activerait l'outil plus fréquemment après des catastrophes humaines. « Un grand nombre de personnes a légitimement demandé pourquoi nous avions activé le « contrôle d'absence de danger » après les attentats de Paris, et pas après ceux de Beyrouth et d’ailleurs », a écrit Mark Zuckerberg sur sa page Facebook.

Pas utilisable en cas de guerre ou d’épidémie

L'outil de vérification demande aux utilisateurs qui peuvent se trouver dans une zone dangereuse de signaler qu’ils sont en sécurité en cliquant simplement sur un bouton. Il permet aussi aux amis de vérifier que les utilisateurs qui pourraient se trouver dans la zone critique ne sont pas en danger. Il a été utilisé pour la première fois à Tokyo après le tsunami et la catastrophe nucléaire de Fukushima en 2011. Il a été ensuite activé après les tremblements de terre qui ont eu lieu en Afghanistan, au Chili et au Népal, après le passage du cyclone tropical Pam dans le Pacifique Sud et celui du typhon Ruby aux Philippines. « Le critère de Facebook pour décider de l’activation de la fonction dépend de la nature, de l’étendue et de l’impact de la catastrophe naturelle », a écrit samedi dans un message Alex Schultz, le vice-président de Facebook chargé du développement.

Pour la première fois, ayant constaté que « Facebook servait à partager des informations et que le réseau social était utilisé pour avoir des nouvelles des proches », le réseau social a décidé d’activer son outil après les attentats terroristes qui ont frappé la capitale française vendredi soir. Après consultation des équipes sur le terrain, Facebook a conclu que l’outil pouvait combler un besoin, et a décidé d’activer le « contrôle d'absence de danger » dans une situation d’urgence autre qu’une catastrophe naturelle. Alex Schultz a ajouté que cette activation modifiait la politique de l'entreprise et que désormais le réseau social utiliserait son outil pour d'autres situations et événements graves et tragiques. « Nous voulons que l’outil soit disponible chaque fois qu’il peut être utile », a-t-il ajouté. Cependant, il a précisé que, dans sa forme actuelle, le « contrôle d'absence de danger » ne pouvait pas servir dans les contextes de guerres et d’épidémies, parce que « ces situations ne sont malheureusement pas délimitées dans le temps, et qu’il est impossible de savoir à quel moment une personne se trouve réellement en sécurité ». À noter que, sur Paris, l’outil a été maintenant désactivé.