Le durcissement des législations et les réactions juridiques face aux téléchargements « sauvages » n'ont pas affaibli le monde souterrain du piratage. Au contraire, face à ces actions de répression, les défenseurs du téléchargement et de la liberté de l'internaute sortent du bois et s'organisent pour peser véritablement dans cet épineux débat où l'échange de fichiers entre particuliers (P2P) est souvent montré du doigt. Et pour mieux riposter, les structures se développent avec, en Suède, en France*, aux Etats-Unis ou encore en Italie, la création de partis pirate. Outre la vocation de faire entendre la voix de milliers d'internautes - opposés aux lois sur les droits d'auteurs numériques notamment (loi DADVSI en France) -, ces entités défendent leur vision et le premier d'entre eux, le parti pirate suédois se présentera même aux législatives ! En France, la démarche semble plus prudente. Mais avant d'en arriver là, les pirates répandent l'idée de l'anonymat sur Internet. Le Piratpartiet a même proposé un service de surf anonyme, Relakks, qui, pour 5 euros par mois, permet à l'internaute de disposer d'une adresse IP neutre localisée en Suède. Cette méthode, basée sur le système des darknets (réseaux clandestins) a ces détracteurs et ces défenseurs. Les premiers signalent que nombre de pirates et de pédophiles utilisent ces réseaux ; les seconds leur opposent la liberté mais aussi les droits de l'homme puisque dans certains pays, ils permettraient aux dissidents de communiquer. Quoi qu'il en soit, Relakks croule sous les demandes, victime de son succès. Un début de victoire pour ces partis pirates ? Il leur faudra certainement plus de clarté et de propositions cohérentes pour que ce « lobby » fasse effet. La confusion entre particuliers échangeant des fichiers et les réseaux criminels organisés n'y aide pas. Mais force est de constater que la volonté des gouvernements et industriels à réguler le phénomène du téléchargement à abouti à l'effet inverse : les pirates ne sont guère effrayés. Mieux, ils se montrent et organisent la résistance ! *Consulter le site du Parti pirate français