Selon le Wall Street Journal qui avait pu consulter en 2023 une étude de Microsoft, les salariés consacrent en moyenne 8,8 heures par semaine à la lecture et à la rédaction de courriels et 7,5 heures aux réunions. En 2025, les choses n’ont pas beaucoup évolué, l'email est chronophage : les lire, les classer, les traiter prend du temps, de l’énergie et diminue l’efficacité dans notre travail au quotidien. En moyenne, les salariés reçoivent 135 courriels par semaine, ce chiffre monte à 342 pour les dirigeants selon l’étude menée par l’OICN (Observatoire de l’infobésité et de la collaboration numérique) en partenariat avec Mailoop pour l’année 2024, plus précisément, 69 % des dirigeants reçoivent plus de 250 messages électroniques par semaine. Et pourtant, l'email reste l’outil le plus utilisé, 60 % des cols blancs en entreprise le plébiscitaient selon un rapport de Lecko réalisé en 2022, soit après la crise sanitaire du Covid et la démocratisation des outils de visioconférence. Mais dans son rapport publié début 2025, Lecko parle de saturation des emails. « C’est le seul outil de communication universel et nous n’avons plus le temps d’accorder de l’attention à tous ceux avec qui nous sommes en contact », peut-on y lire.

Cette étude réalisée e, 2024 a été menée par l’OICN (Observatoire de l’infobésité et de la collaboration numérique) en partenariat avec Mailoop.

L'email entraine aussi une hyperconnexion

De ce constat, 10 % des personnes interrogées dans cette étude reconnaissent envoyer un email en dehors des heures de travail de 8 à 20 heures et 9 jours chaque mois et 75 % interagissent ponctuellement en dehors de ces heures de travail. Dans le référentiel de l’OICN, il est même mentionné que 52 % des dirigeants se connectent pendant le weekend pour envoyer au moins un courriel. Il est admis que cette hyperconnexion a des effets néfastes sur le cerveau (augmentation de la charge cognitive), elle entraîne ainsi une fatigue accrue. De plus, à l’heure où l’on met l’accent sur la sobriété numérique, l’email consomme beaucoup d’énergie, selon l’Ademe, un an d’email génère 1,05 kg CO2 (à comparer aux 1,43 kg de CO2 pour un an de visio, soit 2h48 par semaine). Bien sûr, nous sommes loin des chiffres d’un voyage professionnel en avion Paris/New-York (soit 5000 km) qui engendre 3,8 tonnes de CO2. Enfin, que partage-t-on réellement dans un email ? Des fichiers, beaucoup de fichiers, l’email est souvent considéré comme le premier espace de stockage dans les entreprises, surtout pour les petites structures qui n’ont pas forcément d’infrastructures dédiées. Selon l’OICN, si 2 % des courriels envoyés par les salariés font plus de 10 Mo, cela représente 39 % du volume total des emails générés. Pis, un salarié stocke en moyenne 10 554 mails dans le cloud (43 340 pour un dirigeant).