Les constructeurs de serveurs comme Dell Technologies, Fujitsu, HPE, Huawei, IBM, ou encore Lenovo mènent aussi des projets d’hybridation afin de faciliter, in fine, la mobilité des workloads entre les clouds ; ils le font bien sûr en proposant de nombreux services  autour du cloud hybride - qu’ils soient managés, verticalisés ou pas - autour de l’orchestration, de la gestion et de la surveillance des clouds privés et publics, de la gouvernance, de la performance, du data management ou encore du respect de la conformité sans oublier la flexibilité financière (paiement à l’usage par exemple).

Et, ils le font aussi avec leurs partenaires éditeurs. Chez Dell Technologies, cette approche passe surtout par son partenaire fusionnel VMware. « Bien que les stratégies de Dell et de VMware soient indissociables, nous travaillons également en étroite collaboration avec Microsoft autour d’Azure Stack, nous sommes également un acteur majeur de l’OpenStack », tient aussi à réaffirmer Sébastien Verger, CTO de Dell France. De son côté, Lenovo s’appuie indifféremment sur ces trois partenaires VMware, Microsoft et Nutanix. Et pour ce faire, le constructeur a créé des appliances et systèmes intégrés, la gamme ThinkAgile, certifiés pour les trois fournisseurs. De son côté, Fujitsu fait aussi partie de ces constructeurs agnostiques. Par exemple, la gamme Primeflex for VMware vSAN s’appuie sur l’architecture x86 des serveurs Primergy de Fujitsu et fournit un tremplin vers le SDDC avec la plateforme VMware Cloud Foundation. De même, Fujitsu apporte aussi une réponse aux environnements HCI de Nutanix avec le serveur Fujitsu Primeflex pour Nutanix Entreprise Cloud, là aussi, ce serveur est construit à partir d’une architecture x86 de la gamme  Primergy.

Le serveur : socle du Software Defined

C’est un fait, il n’existe pas d’approche hybride sans cette couche d’intermédiation ou d’abstraction fournie par des éditeurs comme Microsoft, Nutanix ou VMware. Cela dit, n’oublions pas que cette approche de software defined s’appuie sur des ressources serveurs. Et l’innovation autour de ces briques technologiques, comme l’indique Sébastien Verger, CTO de Dell France, participe aussi à la réussite du projet. A ce titre, la recherche et développement de  Dell Technologies, investit sur plusieurs axes comme la densité et l’ultra densité des serveurs avec, par exemple, le PowerEdge XE7100 au format 5U qui embarque jusqu’à 100 disques durs haute capacité. La densité se traduit aussi chez Dell par la puissance de calcul utile aux environnements IA,  à l’analyse de données et au HPC, citons par exemple les Dell EMC PowerEdge R7525 associés aux GPU A100 Tensor Core de Nvidia ou le serveur DSS 8440, toujours associé aux GPU Nvidia pour le Deep Learning qui intègre 25 % d'accélérateurs en plus dans un seul châssis (+ 10 % de TFLOPS supplémentaire à densité de rack identique). Également investi dans la puissance de calcul, Huawei a, pour sa part, annoncé, lors de sa cinquième édition de Huawei Eco-Connect Europe, le dernier né de la famille des FusionServer, le FusionServer Pro 2488H V6. Techniquement, ce serveur intègre donc quatre processeurs Intel Xeon Scalable de troisième génération dans un espace 2U et 48 DIMM DDR4 ainsi que 11 emplacements PCIe pour le stockage local. Il est équipé des derniers modules d’apprentissage et d’inférence basés sur l’intelligence artificielle qui autorisent une puissance de calcul de 560 téraflops sur un seul noeud.

Des serveurs durcis pour les environnements edge aux systèmes de refroidissement par eau

En outre, les constructeurs misent aussi le cloud edge, c’est notamment le cas de Dell Technologies avec sa nouvelle gamme Dell EMC VxRail D durcie pour les environnements industriels, pétroliers et gaziers où les conditions techniques sont critiques et l'espace restreint. Idem chez Lenovo qui présente, via son serveur edge ThinkSystem SE350, une machine durcie au format A4 idéale pour les environnements difficiles. « C’est un serveur compact qui résiste à des températures de 0 à 50°C dans des environnements poussiéreux ainsi qu’aux vibrations, il est alimenté en courant continu et peut embarquer nativement les réseaux 4G et 5G, sans oublier des fonctions de sécurité avancées », résume Nicolas Mahé, chef de produits serveurs chez Lenovo DCG. A noter qu’il est déjà certifié pour Azure Stack HCI, il le sera aussi pour VMware VSan et Nutanix. En outre, à l’heure où la consommation électrique devient le point critique dans les datacenters et que le refroidissement par air a atteint ses limites,  Lenovo investit aussi dans les systèmes de refroidissement par eau, et ce, depuis des années (héritage d’IBM), Neptune, le nom de cette technologie représente ainsi la troisième génération et est capable de refroidir à l’eau chaude tous les composants. Comme le note Cyril Fakiri, directeur technique de Lenovo DCG Neptune refroidit d’ailleurs le centre de calcul allemand LRZ à Munich. Résultat : le LRZ peut fonctionner à son maximum sans incident, la labo a même pu réduire son PUE (taux d’efficacité énergétique) de 2 à 1,1. Le Barcelone Supercomputing Center utilise aussi un système de refroidissement par eau conçu par Lenovo.