Le concept du cloud, dans l’imaginaire collectif, correspond à une vision dématérialisée de l’informatique. Pourtant, cette idée est quelque peu trompeuse au vu du nombre de data centers, d’ordinateurs, de smartphones et des kilomètres de réseaux qui sont liés à son fonctionnement. Or, ces éléments polluent et rendent donc cette notion d’immatérialité bien éloignée de la réalité.

La pollution liée au cloud, une réalité

Sujet vastement abordé, les entreprises n’ont pour autant pas toutes pleinement adopté le cloud, et ne le maîtrisent pas encore totalement. Comme toute innovation, le stade de la maturité n’a pas encore été atteint par bon nombre d’entre elles. Pour le moment, une étude IDC estime à 50% la part des entreprises qui ont adopté le cloud avant la pandémie, 45% l’ayant adopté ces deux dernières années. Parmi toutes ces entreprises, seules 15% estiment avoir acquis une véritable expertise cloud.

Ce développement exponentiel du cloud, notamment depuis le début de la pandémie, impacte de façon majeure les émissions de CO2 liées au numérique. Par ailleurs, d’ici 2025, le cloud pourrait représenter à la fois 20% de l’électricité mondiale et 5% des émissions mondiales de CO2, selon une étude suédoise de 2017, intitulée Total Consumer Power Consumption Forecast.

Enfin, selon IDC, le marché du cloud dans son ensemble pèsera plus de 1 000 milliards de dollars en 2024. L’étude prévoit par ailleurs que les entreprises iront vers le cloud deux fois plus vite qu’avant la pandémie. Pour elle, l’enjeu est technologique et économique. Avec cette maturité annoncée, il devient également écologique.

Des solutions de décarbonisation, une perspective

S’il a été acteur de l’augmentation des émissions de CO2, le cloud ouvre cependant des perspectives majeures en termes de décarbonisation : la suppression de serveurs sur site énergivores et l’utilisation d’applications cloud native feront notamment baisser les consommations. Indirectement, avec la pandémie et le télétravail, l’impact écologique des entreprises sera moindre. Ces éléments ont par exemple permis de réduire la taille des bureaux ou le nombre de déplacement des collaborateurs.

Pour théoriser et rendre opérationnelle cette maîtrise du cloud, des concepts tels que le Green IT, la sobriété numérique et le FinOps sont apparus. Le Green IT rassemble notamment 8 thématiques pour aider les entreprises à se transformer positivement à long-terme : les infrastructures informatiques, les datacenters, les impressions papier, la gestion de la fin de vie du matériel informatique, les achats, la gouvernance, les postes de travail et les applications. À ce jour, moins de 25% des entreprises françaises ont intégré la notion de Green IT à leur démarche – mais ce chiffre tend à grimper chaque année. 

De son côté, le FinOps est devenu une pratique incontournable dans les projets cloud des entreprises cherchant la performance au meilleur coût. Fortement associé aux phénomènes de GreenIT et de sobriété numérique, il permet de mieux administrer les ressources cloud et de réduire les factures économique et écologique (certains emploient le terme “écolonomique”) pour une informatique durable et responsable. Un besoin urgent, tant les dépenses inutiles liées au cloud sont nombreuses : elles se chiffraient à 14 milliards de dollars en 2019 au niveau mondial.

En plus de l’organisation interne, le choix des prestataires s’avère décisif pour les entreprises. Les grands fournisseurs de services cloud sont les mieux placés pour mener ce changement, en créant un cloud neutre en carbone grâce aux ressources à leur disposition, qu’elles soient financières, technologiques et humaines. Par exemple, Amazon Web Services (AWS) a pour objectif d’alimenter ses activités avec 100 % d’énergies renouvelables d’ici 2025. Dans l'ensemble, l'infrastructure du Cloud AWS est jusqu'à cinq fois plus efficace sur le plan énergétique que l'infrastructure typique des entreprises européennes, selon un rapport de 451 Research. L’engagement des cloud providers est une étape cruciale vers la mise en place d’un cloud plus écologique et plus durable. En France, ce rapport révèle que les entreprises européennes peuvent réduire leur consommation d'énergie de près de 80 % lorsqu'elles exécutent leurs applications sur le Cloud AWS au lieu d'exploiter leurs propres data centers.

Des entreprises proposant de multiples services autour du cloud comme Cloudreach permettent également d’aider les entreprises à remplir cette mission environnementale, qu’elles plébiscitent de plus en plus. Celles-ci cherchent à collecter de l’information précise autour du cloud, notamment celle de son empreinte carbone, pour mettre en place des plans stratégiques à long-terme.

Cloudreach les accompagne via deux approches :

  • D’un point du vue purement IT, avec des services FinOps ou des services qui aident les clients à moins consommer (par exemple, avec des infrastructures cloud qui consomment moins, des processeurs aux besoins réduits ou en positionnant des workloads sur des datacenters avec une empreinte carbone moindre). Concrètement, cela signifie que l’utilisation d’une électricité renouvelable peut déclencher la bascule d’un workload vers un datacenter l’utilisant. C’est vers les datacenters que se tournent d’ailleurs une grande majorité des innovations, notamment en termes énergétiques ou de refroidissement. Le passage à des sources d’énergies renouvelables ou à faible teneur en carbone peut ainsi résoudre une grande partie du problème. Selon IDC, ces innovations pourraient faire économiser 1 milliard de tonnes de CO2 d’ici 2024. Investir dans des fournisseurs de services de cloud computing qui privilégient la durabilité est la première étape vers la mise en place d’opérations écologiquement durables.
  • Un accompagnement plus global pour que les clients apprennent quelles sont les émissions globales directes et indirectes de leur entreprise, dans leur totalité. L’impact de l’IT peut être mesuré (émissions indirectes) et l’IT peut être utilisé pour quantifier l’ensemble des émissions carbone de l’entreprise, via, par exemple, des capteurs, de l’IA ou du machine learning.

Conscientes de ces possibles évolutions, plus de 100 grandes entreprises se sont engagées dans une démarche zéro carbone, The Climate Pledge, co-fondée par Amazon. Un cloud plus écologique est, quoi qu’il en soit, une bonne nouvelle pour les entreprises, car il permet de réduire les coûts, d’améliorer l’efficacité, d’asseoir la réputation de leurs marques et de continuellement innover, le tout dans le but d’assurer une croissance saine à l’entreprise.