Tremblement de terre, big bang, séisme, l'arrivée de Free Mobile était attendue avec fébrilité par les opérateurs concurrents. Cette tectonique de la téléphonie mobile a bien eu lieu et les effets se font encore sentir aujourd'hui. Le 10 janvier 2012, Xavier Niel, fondateur d'Iliad, plante les deux banderilles tarifaires de son offre mobile, un forfait illimité pour 19,90 euros par mois (moins deux euros pour les années Free) et surtout un forfait à 2 euros pour 1 h de communication et 60 SMS, qui devient gratuit pour les abonnés Free.

La déflagration est telle que les opérateurs concurrents sont rapidement montés au créneau en attaquant Iliad sur la couverture de son réseau et son accord d'itinérance avec Orange. L'Arcep a sifflé la fin de ces attaques en réaffirmant que le nouvel entrant respectait ses obligations de couverture. Chaque opérateur traditionnel et MVNO a alors fourni ses armes pour la riposte, baisse des tarifs, augmentation des débits pour l'Internet mobile. Mais cela n'a pas suffi pour constater un fort taux d'attrition, 200 000 pour SFR, 201 000 pour Orange et 160 000 pour Bouygues Telecom. Seul France Telecom a constaté un léger retour des abonnés de Free Mobile vers lui en cours d'année. Cette fuite de clients a eu un impact sur le business model des opérateurs, qui les uns après les autres ont revu leurs forfaits et annoncé des plans de restructuration. Chez SFR, l'effet a été plus radical avec le départ du PDG Franck Esser remplacé par Jean Bernard Lévy. Le second opérateur a annoncé un plan de départ de 856 personnes, alors que Bouygues Telecom mise sur un plan d'économie de 300 millions d'euros sans licenciement. En tout cas, les clients sont les grands gagnants de ce chambardement, comme le montre le régulateur qui a constaté que la facture moyenne de téléphonie mobile est en forte baisse.

De l'iPad mini au faux pas de Maps


Comme l'année précédente, les annonces des produits Apple ont dominé l'année 2012. Fort des succès de l'iPad et de l'iPhone 4S, la firme de Cupertino a présenté sa tablette HD avec un écran Rétina et a lancé en fin d'année, l'iPhone 5. Les améliorations purement techniques sans réelles innovations ont été critiquées par les spécialistes, mais les ventes montrent que les terminaux connaissent toujours autant de succès. Apple a par ailleurs dévoilé son iPad mini pour répliquer à la montée en puissance des Nexus de Google et des Kindle d'Amazon sur le marché des écrans 7 pouces. Son adoption a été rapide au point que ses ventes ont cannibalisé celles de l'iPad classique.

Malgré toutes les louanges, l'année d'Apple n'a pas été de tous repos sur le plan des critiques. En premier lieu, l'arrivée d'iOS 6 a été marquée par l'arrêt de la collaboration avec Google pour la cartographie. L'application made in Apple comportait beaucoup d'erreurs, au point que Tim Cook en personne s'en est excusé et a limogé le responsable. Cela a fait les affaires de Google qui 3 mois après son effacement d'iOS est revenu avec une application Maps, téléchargée 10 millions de fois en quelques jours.

Android, un colosse aux pieds d'argile


Si Apple fait toujours couler beaucoup d'encre, les terminaux sous Android ont adopté les recettes de teasing de la firme californienne. Ainsi, Samsung a distillé les informations au compte-goutte sur le Galaxy S3. Ce dernier se révèle une très bonne alternative à l'iPhone et le succès a été au rendez-vous. Les terminaux sous Android se vendent comme des petits pains avec 900 000 activations par jour. Le système d'exploitation mobile de Google représente avec celui d'Apple plus de 80% du marché.