Stratégique, l'évolution des datacenters et des clouds privés d'entreprise va amener une transformation profonde de la IT, rappelait mardi matin Emmanuelle Olivié-Paul, directrice associée de Markess International, en soulignant que, sur ce marché, « c'est tout un écosystème qui dynamise la demande ». Les directions techniques des prestataires, notamment, font évoluer leurs propres datacenters, explique l'analyste. Markess estime à environ 3 milliards d'euros le marché français des logiciels et services IT consacrés aux datacenters en 2011, et à 570 millions d'euros celui des logiciels et services IT associés aux clouds privés (*).

Pour approcher les datacenters, le cabinet d'études a pris comme curseur le parc de serveurs. Entre septembre et novembre 2011, plus de 140 décideurs ont été interrogés, au sein d'organisations privées et publiques, dont un tiers dans le secteur IT, ainsi que 53 prestataires actifs sur le marché français des datacenters et du cloud computing. Premier constat : la moitié des décideurs sondés a consacré cette année un quart de son budget informatique aux datacenters, que ceux-ci soient internes à l'entreprise ou externes (**). « Et 46% indiquent que ce budget va augmenter d'ici 2013 », ajoute Emmanuelle Olivié-Paul. Contre 14% pensant qu'il va baisser, 27% ne sachant pas et 13% le voyant stable.

Datacenters : Un serveur sur trois serait virtualisé


Deuxième tendance, le nombre de serveurs hébergés dans des datacenters externes augmentera à un rythme plus soutenu qu'au sein des datacenters internes. Sur 140 décideurs interrogés, 62% envisagent en effet d'ici 2013 une hausse de leurs serveurs hébergés à l'extérieur, contre 25% prévoyant une hausse de leur parc de serveurs en interne.

Markess International s'est ensuite penché sur la part de serveurs virtualisés hébergés au sein des datacenters (internes ou externes). Le cabinet note qu'une majorité de décideurs mentionne faire du cloud privé alors qu'ils ont simplement virtualisé. Un sur dix a indiqué que 100% de ses serveurs étaient actuellement virtualisés tandis que 17% de l'échantillon n'en avaient aucun. Au total, le cabinet d'études estime qu'en 2011, près d'un serveur sur trois hébergé dans des datacenters serait virtualisé. D'ici à 2013 et à isopérimètre, il devrait y en avoir deux sur trois.

Le cloud privé, associé à de meilleures garanties

Pour Markess, la progression de la virtualisation témoigne d'une dynamique pour les clouds privés d'entreprise. Le cabinet rappelle qu'à la différence du cloud public, le cloud privé implique la mise en place d'un hébergement spécifique, soit en interne dans l'entreprise, soit dans le datacenter d'un prestataire. Selon Emmanuelle Olivié-Paul, dans un contexte économique tendu, c'est l'optimisation des coûts d'exploitation IT qui amène les entreprises vers le cloud public, alors que le choix de clouds privés internes relève plutôt de la recherche d'agilité et, pour beaucoup, de l'assurance d'obtenir de meilleures garanties.