C'est la fin du feuilleton de l'été. Appâté par les 2,1 Md$ offerts en espèce par EMC, Data Domain aura attendu seulement trois jours pour tourner définitivement le dos à NetApp, alors qu'il lui avait formellement dit oui à la mi-mai. L'entêtement et la politique de surenchère de Joe Tucci, patron d'EMC, auront donc fini par payer. Cette pirouette de dernière minute coûtera 57 M$ au spécialiste de la déduplication de données pour frais de résiliation de l'accord, une bagatelle largement couverte par les 200 M$ de suppléments proposés par EMC (soit 33,50 $ par action). Dan Warmenhoven, PDG de NetApp, a officiellement renoncé à surenchérir, arguant que cette guerre finirait par diminuer l'aspect stratégique et les avantages financiers du rachat. Cette offre, a-t-il dit, était « essentiellement axée sur la création de valeur ajoutée pour les actionnaires ». Avec cette acquisition, EMC diversifie ses outils de déduplication (un secteur sur lequel il est positionné depuis le rachat d'Avamar, en novembre 2006), des outils traditionnellement orientés sur la préparation des données à la source et sur la réduction des besoins en bande passante. La technologie développée par Data Domain complète son offre, puisqu'elle permet d'éliminer les doublons également au niveau des cibles d'archivage, et donc de diminuer les besoins en espace de stockage. Les autres gagnants de cette transaction sont les actionnaires de Data Domain. Sans le moindre effort de sa part (hormis les refus répétés des avances d'EMC), l'éditeur conclut cette transaction avec une plus value de 600 M$, l'offre initialement proposée par NetApp étant de 1,5 Md$.