Parmi les évolutions majeures intervenues ces dernières années sur le marché du logiciel figure évidemment le mouvement de consolidation du secteur, au cours duquel plusieurs éditeurs européens d'importance ont été rachetés, comme Business Objects ou Cartesis. « L'Europe pourrait poursuivre cette tendance à la consolidation sur son marché », note Pierre Marty. Néanmoins, le poids des acteurs américains demeure. « Les Etats-Unis ont un atout sur les technologies les plus porteuses comme la virtualisation ou les architectures orientées services (SOA), utilisées pour fournir en ligne les logiciels sous forme de services en mode SaaS [Software as a service], souligne l'associé de PwC. Ils vont donc bénéficier de la croissance de ce secteur. » Toutefois, les Européens vont adapter leurs applications et ils pourraient ne pas perdre de parts de marché. Cette évolution marquée vers le nouveau modèle économique que constitue le SaaS devrait modifier le paysage. « Y a-t-il toujours un avenir pour les pure players ? », fait remarquer Pierre Marty. Il pourrait y avoir de plus en plus de perméabilité avec d'autres secteurs de l'économie et un mélange des genres combinant plus de services que de logiciel pur. La pression sur les marges va s'accentuer L'EuroSoftware 100 fait par ailleurs apparaître, parmi les spécialistes du logiciel, l'importance prise par d'autres catégories de fournisseurs. A l'instar de fabricants comme Cisco, Nokia ou Siemens (acquéreur d'UGS par exemple) qui vendent de plus en plus de logiciel, incorporé ou non à leurs produits. Parmi les autres grandes tendances du secteur, Pierre Marty note le Green IT, susceptible de changer considérablement la façon d'opérer des éditeurs dans les années qui viennent. Mais il relève surtout la pression sur les marges, signe de la maturité d'un marché mondialisé. Une pression gérée avec succès par les grands acteurs pour l'instant, mais qui va s'accroître à court terme, car il faudra maintenir les dépenses de R&D. Plus que jamais, la gestion des talents prend une importance considérable, soulignent aussi les promoteurs de l'EuroSoftware. Comment retenir les compétences, les recruter, les développer. Dans ce contexte, le recours à l'offshoring, s'il devrait se poursuivre, ne prendra pas pour autant une place démesurée, car il reste mal adapté dans le cas de recherche avancée et de développements critiques. (*) European Software Association (ESA), Business application software developers association (BASDA), Association française des éditeurs de logiciels (Afdel).