Le dialogue s'installe chez HP, quelques semaines après l'annonce d'un plan massif de restructuration, entre les représentants du personnel et la direction.
Mark Hurd, le PDG du groupe, a ainsi reçu trois syndicalistes européens le 6 octobre dernier à Düsseldorf, dont Christophe Hagenmuller pour la France. Membre de la CGC-CFE, celui-ci nous a narré un entretien commençant dans une atmosphère glaciale. « C'est vous qui créez tout ce bruit et mettez HP dans l'embarras » a ainsi déclaré Hurd aux syndicalistes en début de réunion. L'entrevue a cependant pris une allure plus cordiale par la suite, Hurd reconnaissant l'imperfection de la communication de son groupe lors de l'annonce du plan de suppression de postes (1240 pour la France). Il a également admis la maladresse consistant à présenter ce plan sans rien proposer en contre-partie, admettant même qu'il était difficile pour les salariés de rester motivés face à une avalanche de mauvaises nouvelles.
Au-delà du nombre de postes supprimés, dont le nombre définitif pour la France reste incertain - il devrait être revu à la baisse d'après plusieurs sources - les représentants des syndicats européens ont affirmé au PDG qu'ils souhaitaient voir mise en place une véritable stratégie de groupe s'appuyant sur des investissements. Hurd a abondé dans le sens des syndicalistes, leur indiquant qu'il étudiait les possibilités d'investissement en Europe de l'Ouest, notamment en R&D.
Si la situation est toujours officiellement bloquée, de petites avancées laissent entrevoir quelque espoir d'assister à des ajustements. Au terme de la réunion tenue à Düsseldorf, Mark Hurd, « qui s'attendait à rencontrer des casseurs, a finalement été surpris par notre volonté et notre comportement, raconte Christophe Hagenmuller. Nous sommes un peu rassurés ».