Le constat est clair. Les projets de gestion des données de référence (MDM, master data management) mettent longtemps à démarrer, souvent près de deux ans, et ils coûtent cher. « Le coût moyen d'un projet de MDM en France est supérieur à un million d'euros, en partant de 500 K€ pour les plus petits jusqu'à 3 M€ pour les plus gros », a indiqué ce matin Franck Régnier-Pécastaing (en photo, à gauche), associé chez Logica Business Consulting. La source du problème est souvent organisationnelle. La DSI liste l'expression des besoins des différents départements de l'entreprise et joue l'arbitre. Elle cherche un outil qu'elle pourrait généraliser pour tous les projets, à spectre large et évolutif. Or, plutôt que de voir grand dès le départ pour démarrer avec un petit projet, comme cela se fait souvent, l'entité conseil de la SSII propose de commencer petit puis d'acquérir la capacité de grandir. « Il faut arrêter de vendre du sur-mesure à nos clients », une option qui revient trop cher.

Pour mettre en pratique cette résolution, Logica Business Consulting a élaboré une offre clé en main de MDM en s'appuyant sur la solution cloud développée par le spécialiste français de la question, l'éditeur Orchestra Networks. « L'approche cloud permet de démarrer rapidement sur des projets très réduits », promet Franck Régnier-Pécastaing. Il tempère néanmoins. L'offre baptisée « Quickstart pour smartdatagovernance.com » n'est pas une révolution qui va pouvoir englober tous les cas de figures : le budget, la volatilité des données, leur dispersion géographique ou opérationnelle, la fréquence à laquelle elles sont modifiées ou, encore, les réglementations à appliquer, sont autant de dimensions à prendre en considération pour déterminer si un projet est éligible au MDM dans le cloud. Pour répondre à ses clients, Logica envisage de toute façon plusieurs scénarios, parmi lesquels des scénarios hybrides combinant des solutions dans le cloud et des données gérées sur site (solutions dites on-premise).

Opérationnelle depuis juin dernier

L'offre Quickstart pour Smartdatagovernance.com prend appui sur un acteur reconnu de la gestion des données de référence qui opère depuis plus de dix ans. Le Français Orchestra Networks compte plus de soixante grands clients dans le monde, un certain nombre d'entre eux ayant déployé des MDM de grande envergure. Son offre en ligne Smartdatagovernance est opérationnelle depuis juin dernier. « Sans doute l'un des premiers MDM dans le cloud disponible », risque son PDG et co-fondateur Christophe Barriolade (en photo, à droite), « avec des coûts qui n'ont rien à voir avec ce qu'on a connu jusqu'à présent ». Il rappelle que les données de référence (master data) regroupent l'ensemble des informations de base qui vont définir les objets métiers de l'entreprise et qui seront utilisées pour produire les reportings avec des données justes. Elles sont partagées par toutes les équipes et répliquées entre les différentes applications au sein d'une entreprise. « On se rend compte qu'il s'agit de projets très collaboratifs », note-t-il aussi, d'où l'intérêt du déploiement web. Il est nécessaire de définir des politiques de sécurité très fines, de gérer des versions, de collaborer sur des workflows et de s'intégrer le plus simplement possible avec le système d'information.

« Smartdatagovernance n'est pas un sous-MDM », avertit le PDG. « L'idée est très proche de ce que propose un Salesforce.com avec son CRM », compare-t-il en expliquant : « Dès que le compte est ouvert, la solution est disponible en ligne. Les données de référence sont gérées sur la plateforme et tous les métiers peuvent y accéder via une interface web. Des API permettent de s'interconnecter de la façon la plus standard avec ce cloud. » Il s'agit d'une vraie plateforme multitenant, assure Christophe Barriolade. « Notre architecture fournit une isolation très forte des données de nos clients, mais ceux-ci bénéficient des services partagés afin de profiter de la mutualisation de l'infrastructure ». Certains projets vont nécessiter de combiner l'option cloud et la solution sur site. Une partie des données sera gérée dans le cloud et une autre partie, par exemple les données sur les salariés, en interne.

A partir de 4 000 euros par mois

Le modèle économique proposé par l'éditeur comporte trente jours d'essai gratuits qui permettent de démarrer directement. L'utilisation du logiciel est ensuite facturée sous forme d'abonnement. L'édition standard démarre à 4 000 euros par mois. « Nous avons introduit un index, le smartdata index avec lequel nous calculons l'usage que le client fait du MDM. Certains, par exemple, réalisent beaucoup d'enregistrements avec un modèle simple. L'offre permet d'envisager des modèles conséquents en termes de volume. »

Deux clients d'Orchestra Networks ont déjà engagé un projet. Le premier, Onduline, est une PME de 1 300 personnes gérant 40 filiales et 8 usines dans le monde. Ce fabricant de toitures a déjà témoigné de son expérience au récent MDM Summit (11-13 septembre à New York). Sa DSI est réduite et dispersée. Elle a mené son projet en quatre mois et dispose maintenant d'une gouvernance centralisée de toutes les données relatives à ses produits.

L'autre client est un grand fabricant de PC mondial appartenant au Top 10 du secteur. Il a lancé un projet de MDM pour toutes les fonctions transverses de l'entreprise, certaines des données devant être gérées sur site. Le chantier devait démarrer vite et emporter l'adhésion en très peu de temps. Mené de façon très collaborative, en deux mois, il a bénéficié d'une forte implication des métiers, ceux-ci ayant directement réalisé le prototypage, relate Christophe Barriolade. « Il faut montrer aux métiers ce que le MDM peut leur apporter tous les jours », a insisté le PDG d'Orchestra Networks, en rappelant que les équipes métiers avaient besoin de reprendre le contrôle sur ces données qui leur appartiennent.

Illustration : Franck Régnier-Pécastaing, associé chez Logica Business Consulting (à gauche), Christophe Barriolade, PDG d'Orchestra Networks (à droite)