Avec le Next40, dont le Gouvernement vient de livrer la 1ère sélection, l’Etat français veut conforter l’expansion internationale d’entreprises technologiques françaises qui ont fait leurs preuves sur leurs marchés respectifs et, pour une partie d’entre elles, sont déjà bien implantées à l’international. La liste dévoilée aujourd’hui fait ainsi apparaître le nom d’acteurs déjà bien connus du paysage technologique en France, qui ont su imposer leur marque et leur réputation dans l’Hexagone et ailleurs, tels BlaBlaCar, Deezer, Sigfox, OVH, Ivalua, Doctolib ou BackMarket qui s’est imposé sur le marché du reconditionné. On y trouve aussi des start-ups qui ont réussi des tours de table de plusieurs dizaines de millions d’euros comme l’assurtech Alan qui a levé 40 M€ en février, Klaxoon et son outil d’animation de réunion (43 M€ en mai) ou Meero, spécialisée dans la postproduction de photos basée sur l'intelligence artificielle qui a réuni un financement de 205 M€ en juin dernier. 

L’application cloud de gestion des ressources humaines Talentsoft, qui a levé 45 M€ en janvier et ouvert 250 postes cet été, revendique 90% de clients multinationaux. Egalement présents dans la liste, la plateforme de MooC Openclassrooms (50 M€ en 2018) et l’éditeur de logiciels de sécurité Vade Secure qui vient de tenir son 1er summit à Lille. En juin, ce dernier s'est tourné vers un fonds américain pour lever 70 M€. Parmi les autres sociétés sélectionnées, Ledger est engagée dans la sécurité des applications blockchain et de crypto-monnaies, la place de marché Mirakl s'adresse aux acteurs du e-commerce et HR Path (100 M€ en avril), spécialiste de l’intégration RH, multiplie les acquisitions dans son secteur. Contentsquare (52,4 M€ en janvier) propose une plateforme d'optimisation de l'expérience utilisateur, tandis que SendinBlue (30 M€ en 2017) met le marketing numérique à la portée des PME. Dans le commerce en ligne, une société telle que Veepee (anciennement Vente-privee.com) compte déjà 6 000 salariés dans plusieurs pays, dont 1 500 au Blanc-Mesnil.

Les 40 sociétés de l'indice Next40 : Alan, BackMarket, Believe, Bioserenity, BlaBlaCar, Shadow, Cityscoot, Contentsquare, Deezer, Devialet, Doctolib, Evaneos, Finalcad, Frichti, Homeexchange, HR Path, iAdvize, Ivalua, Jobteaser, Klaxoon…

… Ledger, ManoMano, Meero, Mirakl, October, OpenClassRooms, OVH, PayFit, re!commerce, Sendinblue, Sigfox, Shift Technology, Talentsoft, Vade Secure, Veepee, Vestiaire Collective, Voodoo, Wynd, Ynsect et Younited Credit. (Crédit : www.economie.gouv.fr)

Allouer 5 Md€ de financement sur 3 ans 

En juin, le rapport Tibi avait mis le doigt sur les difficultés de financement qui freinent le développement des entreprises matures, à la recherche de levées de fonds supérieures à 50 M€. L’objectif est de les aider à grossir plus vite à travers un apport financier plus efficace et un accompagnement quotidien adapté à leurs particularités. L’objectif de l’initiative Next40 est de pouvoir allouer 5 milliards d’euros sur les 3 prochaines années à ces sociétés ayant un profil de leader mondial, d’une part à travers des fonds de capital-risque spécialisés sur le late stage (pour 2 M€) et d’autre part à travers des fonds gérés par des gestionnaires d’actifs spécialisés sur les valeurs technologiques cotées.

Les dirigeants des entreprises sélectionnées ont  été reçus ce matin par Bruno Le Maire, ministre de l’Economie et des Finances, et Cédric O, secrétaire d’Etat chargé du Numérique. Le projet de lancer cet indice Next40 avec l'intention de mettre un coup d'accélérateur sur les levées de fonds late stage avait déjà été évoqué au printemps 2018 sur le salon Vivatech. Cette initiative s'inscrit dans un périmètre plus large, le programme French Tech 120 (FT120). Au-delà de cette liste de 40 sociétés, il est en effet prévu d'identifier 80 autres entreprises à fort potentiel dans l'ensemble des territoires pour leur apporter un accompagnement rapproché sur mesure. Ce repérage sera effectué par les partenaires de la French Tech, opérateurs locaux et experts en lien avec Bpifrance et la Mission French Tech, précise cette dernière dans le document de présentation de l'initiative.