Microsoft Office a encore de beaux jours devant lui auprès des DSI américains, relate en substance un sondage de notre confrère ComputerWorld (Groupe IDG). Dans un contexte rythmé par la guerre des formats d'échange de documents, d'un côté Open XML supporté dans Office 2007, de l'autre OpenDocument (ODF) supporté par l'ensemble de la sphère Open Source, 88 % des 220 DSI américains interrogés n'ont soit jamais envisagé de passer à autre chose qu'Office, soit estimé qu'un changement (vers une autre application) était seulement nécessaire en de rares occasions. En d'autres termes, la majorité des sondés déclare n'avoir aucune intention d'adopter ODF, mais confirme bien avoir des projets autour d'Open XML. Des résultats qui tranchent avec la forte propension des administrations européennes, et également américaines, à lorgner vers le format ODF pour assurer leurs échanges de documents. A commencer par la France: l'Assemblée nationale a hier déclaré que les postes de ses députés tourneront sur Ubuntu, et embarqueront, outre une série d'applications Open Source, la suite bureautique OpenOffice, tête de pont du soutien à ODF. Parmi les réactions des DSI sondés - qui, pour la majorité, détiennent un parc reposant sur Office-, la plupart mettent en avant la prise en compte du XML dans leur format, mais privilégient Office (et ainsi Open XML) par simple pragmatisme. Le DSI de Procter & Gamble, société qui emploie plus de 140 000 personnes - qui vient juste de migrer vers Office 2003 -, estime par exemple difficile la migration vers Open XML à cause de l'ampleur du changement. Mais déclare en fin de compte rester ouvert à ODF... mais pas d'adoption avant deux, trois ou cinq ans. De son côté, Keith Glennman, directeur technique de Northrop Grumman se veut plus philosophe : "Nous en choisirons bien un par défaut [...], mais je pense que nous ne pourrons complètement éliminer un format ou un autre, à moins que le marché ne le fasse pour nous".