La direction des ressources humaines de l'éditeur Sage vient de concevoir un passeport formation pour ses salariés. Décrit dans l'accord national interprofessionnel du 5 décembre 2003 (loi sur la formation tout au long de la vie), c'est un document personnel qui vise à recenser ses connaissances, ses compétences et ses expériences, en vue d'une réflexion sur son évolution professionnelle. Chez Sage, il se découpe en six fiches : identité, diplômes, parcours chez l'éditeur, expériences dans d'autres structures, actions de formation suivies et activités extra-professionnelles. Dans chaque fiche, les salariés sont invités à détailler les compétences acquises de chaque expérience. « Un faible turn over. » L'initiative est intéressante puisqu'elle peut donner l'occasion aux salariés de faire le point sur leur parcours et de le valoriser en mettant en évidence l'apport de chaque expérience. Elle a cependant une limite qui concerne leur capacité à réfléchir en termes de compétences, sans guide, ni appui théorique sur le sujet. La directrice du développement RH de Sage, Hortense Desvignes, en est consciente. Mais elle est aussi confiante sur l'impact que l'exercice peut avoir malgré cela. « Je suis intimement persuadée que c'est en proposant des outils et en introduisant des notions comme celle de la compétence par petites touches, que l'on fera avancer ce genre de réflexion», explique-t-elle. Et de poursuivre, « dans le même esprit, nous avons d'ailleurs introduit les modalités des entretiens professionnels (tels que définis par la loi, NDLR) dans les entretiens annuels d'évaluation, afin d'inviter les collaborateurs à remonter leurs projets professionnels. Nous avons aussi reformulé la partie concernant les demandes de formation dans les supports d'entretien. Nous les évoquons comme étant destinées à développer des compétences et proposons d'y réfléchir par une question concrète: ce que je veux être capable de faire. Nous espérons que cela permettra de doper l'expression des besoins de formation ». Ces mesures feront-t-elles avancer la politique de développement RH ? Il est encore trop tôt pour mesurer l'adhésion des collaborateurs. Leurs résultats seront aussi fonction de la capacité de l'éditeur à proposer des actions concrètes suite aux demandes de formation et d'évolution. Elles permettent en tout cas de valoriser la politique RH de Sage, ce qui est l'un des objectifs de la manoeuvre. A terme, elle pourrait aussi favoriser la mobilité interne et externe des salariés, ce qui n'est pas vu comme un risque chez Sage. « Le turn-over fait partie de la vie des entreprises. Le nôtre est de toute façon assez faible, de 5,37% ».