"Environnement favorable mais incertain" : telle est la tonalité du pronostic pour l'emploi des cadres en France en 2007 qui, tout compte fait, reflète assez bien le climat général en Europe. Dans la ligne du bilan 2006 dressé par le panel Apec (3858 entreprises de 8 pays d'Europe) qui marque une progression de 12% des embauches cadres entre juillet 2005 et juin 2006, pour un solde de 207 000 postes créés (embauches + mobilité interne - départs), les prévisions pour 2006-2007 pour l'Europe restent à un haut niveau de croissance, de l'ordre de 9% sur l'année. La situation est cependant contrastée, depuis l'Allemagne, où l'effet conjugué de la hausse de la TVA et du ralentissement économique laisse planer une incertitude, et le Royaume-Uni dont l'état de santé économique est le plus dépendant de celui des USA, jusqu'à l'Italie, plus attentiste, en passant par l'Espagne, les Pays-Bas et la Belgique, baignant résolument dans l'optimisme. Dans le juste milieu, les employeurs français oscillent entre une prévision de croissance de 6% (scénario optimiste, avec 147 000 recrutements, qui rejoindrait le niveau d'embauche de l'an 2000) et un recul de -5% (scénario pessimiste, avec 131 000 recrutements renouant avec le niveau d'embauche de 1998-99). 23% des embauches en France ont ciblé les informaticiens Fait marquant et donnant la tendance pour l'an prochain : les recrutements d'informaticiens ont plus que doublé en Europe, passant de 4% du total des embauches en 2004-2005 à 10% en 2005-2006 (comme au plus haut niveau atteint entre 1997-2000, situé entre 9 et 13% du total des embauches cadres en Europe). Et là encore, la France se distingue avec une proportion hors norme de 23% (en 2005-2006) des embauches ciblant les informaticiens. Proportion qui devrait se confirmer en 2006-2007 selon les intentions affichées par les entreprises. De même, c'est en France que la reprise a le plus bénéficié à l'embauche des cadres débutants, avec 32% des postes créés qui leur sont ouverts (contre un taux de 19% pour l'ensemble des huit pays européens). Ceci expliquant cela, puisque l'informatique se confirme comme la fonction locomotive du marché de l'emploi pour les jeunes diplômés. Mobilité inter-entreprises en hausse Si le turnover des cadres européens s'est accru de 6% du fait des licenciements, démissions et retraites (une sortie sur cinq confirmant le vieillissement de la population cadre), la mobilité inter-entreprise s'est elle aussi redynamisée. Elle atteint 5% en 2005-2006 en Europe, et 7% chez les cadres français, soit un taux de mobilité volontaire deux fois plus élevé que chez les voisins allemands ou britanniques. Le panel Apec s'est également penché sur les pratiques de contrôle des informations intégrées au processus de recrutement, sachant que 64% des entreprises européennes disent vérifier les informations contenues dans le CV. C'est le cas pour 79% des employeurs Outre-Manche, à l'opposé des Italiens, des Allemands et des Luxembourgeois (moins de 40% des employeurs vérifient systématiquement). Tandis qu'en Belgique, l'accent est mis sur l'évaluation des compétences (tests, assesment center, etc.).