Si Apple a réussi à écouler plus d'un milliard d'applications pour iPhone et iPod alors qu'il n'existe que quelques dizaines de millions d'appareils, pourquoi Sun ne pourrait-il pas faire aussi bien sinon mieux en distribuant des applications Java, alors qu'il estime qu'il y a un milliard d'utilisateurs ? Dans son premier billet depuis l'annonce du rachat de Sun par Oracle, Jonathan Schwartz, le patron de Sun, explique ainsi sur son blog qu'il entend bien poursuivre cette « opportunité de revenus ». Sun a toujours eu du mal à monétiser Java. L'inventeur de la plateforme touche bien des royalties lorsque celle-ci est incluse dans des appareils, mais il a surtout pris conscience de la valeur de sa qualité d'intermédiaire grâce au partenariat avec Google. Ce dernier avait signé un accord afin que sa barre d'outils pour navigateurs soit distribuée en même temps que le JRE (Java runtime environment, l'environnement d'exécution Java). Comme l'explique Jonathan Schwartz, le montant versé par Google a été sensiblement revu à la hausse l'année suivante, et cela s'est avéré tellement profitable pour Google que Microsoft a cassé sa tirelire pour remplacer la Google Toolbar par la sienne. Sun validera la sécurité et le contenu des applications Java et percevra des droits pour leur distribution Sun a donc commencé à réfléchir au projet Vector : un catalogue d'applications en ligne, comme l'App Store d'Apple, qui mettra en relation les développeurs Java et les consommateurs. Vector, « qui sera probablement rebaptisé Java Store », précise Jonathan Schwartz, permettra de toucher « un milliard d'utilisateurs Java dans le monde ». Les entreprises ou développeurs intéressés devront soumettre leur application à Sun, qui validera sa sécurité et son contenu, et l'application sera proposée, gratuitement ou non, aux utilisateurs lors de la mise à jour du JRE. Malin, Sun, en plus d'un pourcentage ou d'un tarif fixe pour la distribution, envisage déjà la possibilité de mettre aux enchères la tête de gondole, autrement dit la possibilité de placer son application en tête de la liste. Le public des utilisateurs de smartphones Java devrait être un bon levier