La crise financière est telle que même le champion français du logiciel n'a pas réussi à y échapper. Outre la situation économique difficile, Dassault Systèmes a subi le report de la signature de certaines commandes qui expliquerait un quatrième trimestre décevant. En attendant l'annonce officielle de ses résultats annuels le 11 février, l'éditeur publie des chiffres préliminaires non Gaap pour son quatrième trimestre, moins bons que prévu. Il annonce ainsi un chiffre d'affaires estimé à 382 millions d'euros (+3% par rapport au dernier trimestre 2007, -5% à taux de change constant) alors qu'il s'était fixé un objectif situé entre 385 et 395 millions d'euros. Mais sur l'ensemble de l'année, l'éditeur devrait réaliser 1,34 milliard d'euros. Il s'agit, certes, de la valeur basse de la fourchette que Dassault Systèmes visait, mais cela représente néanmoins une hausse de 5 à 6% par rapport à 2007. Qui plus est, la part récurrente du chiffre d'affaires logiciel dans ces résultats a augmenté d'environ 12%, à taux de change constant. L'éditeur continuera ainsi de mener la danse du logiciel en France et devrait également conserver la tête du marché du PLM (Product Lifecycle Management) dans le monde, devant Siemens PLM Software et PTC. Ce dernier a néanmoins réalisé le meilleur trimestre de son histoire à l'automne dernier. Les dirigeants de l'éditeur n'avaient pas manqué de faire remarquer que, contrairement à leur grand rival, PTC avait pris garde à ne pas mettre tous ses oeufs dans le même panier. Alors que Dassault Systèmes commence seulement à investir ailleurs que dans les secteurs de l'automobile et de l'aéronautique, PTC réalise un CA réparti entre aéronautique (20%), high-tech (25%), automobile (15%), équipement industriel (20%), etc. « Des incertitudes pesant sur les décisions d'investissement » Bernard Charlès, directeur général de Dassault Systèmes, s'est exprimé sur ces résultats préliminaires dans un communiqué dans lequel il précise : « Nos résultats préliminaires du quatrième trimestre reflètent un environnement économique qui a continué à se détériorer à la fin de l'année. En conséquence, le chiffre d'affaires du quatrième trimestre est inférieur d'environ 3 millions d'euros à notre objectif en monnaie courante, ou environ 30 millions d'euros à taux de change constant, principalement en raison de reports de contrats prêts à être signés en décembre. [...] Nous regrettons de ne pas atteindre nos objectifs en raison des incertitudes pesant sur les décisions d'investissement, mais nos discussions avec un nombre important de clients ayant reporté leurs commandes ce dernier trimestre confirment clairement leur besoin et leur intention d'acheter nos solutions logicielles. »