Toujours à l'affût de la bonne opportunité, le fonds d'investissement Elliott Management a pris une participation de plus d'un milliard de dollars dans EMC afin de pousser le géant du stockage à se restructurer, notamment en se séparer de sa pépite VMware. Cet investissement, réalisé en catimini, représente environ 2% des actions de la compagnie (55,24 milliards de dollars) basée à Hopkinton dans le Massachusetts. Fondé en 1977 par Paul Singer, Elliott Management, dont le siège est à New York, n'est pas inconnue dans le monde IT, puisqu'il a déjà pris des participations dans BMC Software, Compuware, Novell, ou encore Telecom Italia.

Avec cette participation, Elliott Management, qui vient d'informer le groupe de son investissement, devient le cinquième actionnaire d'EMC et entend rencontrer très bientôt le CEO de la firme, Joe Tucci, pour préciser ses intentions. Elliott Management compte bien faire valeur que l'action d'EMC est sous-cotée (28$ aujourd'hui), et qu'elle bénéficierait d'un coup de pouce important avec la séparation de VMware. Après une bataille pour rachat de la firme en 2004 (Microsoft était aussi très intéressé), EMC détient aujourd'hui de 80% de VMware, qui est cotée en bourse (93$ l'action ce jour). Aujourd'hui, EMC regroupe trois entités : le stockage avec EMC II (Information Infrastructure) pilotée par Dave Goulden, la virtualisation avec VMware dirigée par Pat Gelsinger et enfin le développement et le big data avec Pivotal Systems cornaqué par Paul Maritz.

Cette dernière est d'ailleurs une simple spin-off d'EMC avec certains actifs de VMware et le soutien financier de General Electric. En gros toutes les business units (GreenPlum, Cloud Foundry et vFabric), qui avaient du mal à décoller et nuisaient à la cohérence de leur maison mère. C'est cette stratégie de fédération qui est aujourd'hui remise en cause par Eliott Management qui entend recentrer EMC sur le stockage et dégager une belle plus-value avec la cession de VMware. Cette dernière est aujourd'hui valorisé à 41 milliards de dollars, soit 75% de la capitalisation boursière d'EMC.

Si EMC acceptait de se séparer de VMware, ce qui n'est encore à l'ordre du jour, les acheteurs potentiels ne sont pas très nombreux selon les analystes qui glissent toutefois les noms de Cisco, HP ou encore Oracle. L'été dernier, c'est les raids de Carl Icahnn sur Dell et ensuite Apple qui avaient agité les gazettes.