Le géant AT&T annonce être en négociation pour acquérir un tiers des parts d'Olimpia S.p.A, une holding qui détient environ 18% des parts de Telecom Italia. L'opérateur américain discute de concert avec America Movil, un opérateur mexicain qui vise lui aussi un tiers du capital. Les deux alliés rachèteraient ainsi 66% des parts d'Olimpia au groupe italien Pirelli (actionnaire à 80%), pour un montant total de 2,6 Md€ (Source Wall Street Journal). Si les négociations aboutissent, ils contrôleraient alors indirectement Telecom Italia. Opposition de l'Etat italien AT&T estime que « cet investissement potentiel dans Olimpia apporterait à Telecom Italia un partenaire stratégique avec lequel il pourrait partager de meilleures expériences et poursuivre des intérêts communs ». Cependant, rien est joué. Même si Pirelli est de longue date vendeur, l'Etat italien a déjà fait capoter des négociations avec l'Espagnol Telefonica, l'Indien Hinduja et le Russe Sistema. Antonio Di Pietro, ministre italien des infrastructures, a jugé cette annonce « préoccupante », avant d'ajouter « que le gouvernement devrait être prêt à s'opposer » (Source Les Echos). L'Etat s'inquiète en effet de l'arrivée de capitaux étrangers et d'un possible démantèlement de l'opérateur italien. Montée en puissance d'AT&T en Europe Avec une capitalisation de plus de 40 Md€, Telecom Italia est un des plus grands opérateurs européens. Il comptabilise 24 millions de lignes fixes, 57,9 millions d'abonnés mobiles et 8,6 millions de lignes haut-débits. En France, l'opérateur officie à travers Alice. AT&T, quant à lui, est issu de la récente fusion entre SBC et ATT. L'opérateur est présent dans plus de 137 pays et pèse plus de 117 Md$. En Europe, l'opérateur est très focalisé sur les grands comptes multinationaux, en concurrence directe avec BT, Orange ou Verizon. Cette acquisition pourrait lui permettre de pénétrer plus profondément les marchés domestiques, sur des cibles PME et résidentielles.