Les compagnies d'électricité et de gaz ont fait savoir à l'AIFE (Agence pour l'informatique financière de l'Etat) qu'ils n'accepteraient de dématérialiser leurs factures que contre paiement. « La dématérialisation des factures étant gagnant-gagnant, il est hors de question d'envisager de payer un fournisseur pour qu'il nous adresse ses factures en mode dématérialisé » s'offusque Régine Diyani, directrice de l'AIFE.

L'AIFE est le service à compétence nationale qui gère le programme de gestion budgétaire unique de l'Etat, Chorus. L'Etat accepte désormais la dématérialisation des factures de ses fournisseurs pour les entrer dans le processus de traitement qui aboutit au paiement. La dématérialisation fait gagner en temps et en coûts de traitement autant aux fournisseurs (plus de gestion du papier, plus de frais d'affranchissements...) qu'aux clients (plus de saisie, d'archivage...), même s'il y a un coût initial non-négligeable de mise en place du dispositif.

Un modèle EDI pour les gros fournisseurs

Chorus accepte la transmission de factures dématérialisées selon deux modes. Le premier est destiné aux fournisseurs occasionnels : il s'agit d'un simple portail de téléchargement des factures avec une saisie manuelle. Le second est l'échange de données informatisées (EDI). « La facturation par EDI est destinée aux gros fournisseurs et plusieurs, comme Orange et Bull, y sont déjà passé sans difficultés » explique Régine Diyani.

Pour l'heure, les factures reçues par l'Etat sont très marginalement dématérialisées : quelques centaines de cas en six mois pour 50 000 paiements/jour. Mais le processus était encore balbutiant. Le vrai lancement avec une communication appropriée est prévu pour la rentrée de septembre 2012. Régine Diyani ajoute : « notre objectif était de commencer avec les gros fournisseurs de fluides (énergie, télécoms...) en mode EDI. » La réaction d'EDF et GDF est donc pour le moins contrariante.