Inop's a interrogé cet été 300 PME françaises des services IT ciblant les grands donneurs d'ordres pour identifier les problématiques qu'elles rencontrent en 2014. Il en ressort que le moral n'est pas au beau fixe. Notamment, parce que les obstacles à la bonne conduite de leur activité sont nombreux, allant de difficultés en termes de ressources humaines à la pression sur les prix, en passant par la complexité d'accès à leur marché. Evoqué par 38% des PME interrogées, ce dernier point ressort comme la principale problématique. 60% des prestataires informatiques qui font ce constat se désolent des difficultés d'accès aux marchés privés en particulier (seuls 9% le déplorent pour les marchés publics). Environ 27% mettent leurs difficultés à toucher les clients sur le compte de la politique de référencement des PME par les grandes entreprises.

Plutôt que d'expliquer les freins au développement de leurs entreprises par des difficultés d'accès au marché, 27% des PME sondées incriminent des problématiques de ressources humaines. Dans 84% des cas, il s'agit de problèmes de recrutement de profils qualifiés. L'évolution du coût des salaires est une des difficultés liées aux RH pour 8% des répondants seulement. La problématique des tarifs, bien qu'elle soit un des nerfs importants de la guerre, n'apparait comme un frein au développement des PME des services IT que pour 16% d'entre elles. 53% de celles qui la mettent en avant évoquent des prix des prestations globalement en baisse. 35% s'agacent de la concurrence des grandes SSII.

58% des PME de l'IT voudrait investir plus en R&D

La pression sur les prix des prestations et les difficultés financières que rencontres les PME des services IT les contraignent à limiter leurs investissements en R&D. Ainsi, 60% d'entre elles ne leur consacrent que de 0 à 5% de leur chiffre d'affaires. « Un comble pour des entreprises innovantes », indique Inop's. Preuve en est que cette lacune est à mettre sur le compte de difficultés économiques, 58% des PME des services IT interrogées déclarent qu'elles souhaiteraient davantage investir en R&D. Et si le CIR (Crédit impôt recherche) peut sembler pouvoir leur apporter une aide, moins de la moitié des entreprises interrogées y ont fait appel durant les deux dernières années. Cet outil « est plus axé sur l'innovation de rupture que l'innovation appliquée du numérique »justifie Laurent Levy, le président d'Inop's (*).

Cette inadéquation des aides de l'état à leurs besoins spécifiques explique peut-être que 70% des PME des services IT déclarent se sentir seules face à leurs difficultés. 13% seulement se sentent reconnues par les grands comptes et 9% seulement par les pouvoirs publics, alors même que l'Etat veut en faire un des fers de lance de la croissance du numérique français. Pas de quoi entretenir le moral de professionnels.

(*) Inop's cherche à favoriser l'accès des TPE/PME aux grands comptes en s'appuyant sur un réseau de spécialistes.