L'association française des opérateurs mobiles (Afom) publie les résultats d'une étude visant à «mesurer la contribution du secteur de la téléphonie mobile à l'économie française en général et l'apport aux consommateurs en particulier». Cette première édition a notamment été l'occasion pour l'Afom de faire un point sur l'évolution du marché de la téléphonie mobile. Plus de 51 millions de français détiennent aujourd'hui un téléphone portable, contre 500 000 en 1992. Depuis 2001, la croissance évolue à un rythme moyen de 7% par an, soit près de 3 millions de nouveaux abonnés chaque année. Même si le marché arrive à saturation en termes de pénétration, sa croissance est tirée vers le haut grâce aux innovations technologiques, telles que les offres HSDPA, convergentes ou encore illimitées ainsi que l'introduction des opérateurs mobiles virtuels (MVNO). Un paysage concurrentiel plus dense En 2005, Bouygues Telecom, SFR et Orange se partageaient le marché de la téléphonie mobile. Ils sont aujourd'hui 30 acteurs. Les MVNO représentent 63% de l'augmentation du parc de clients en 2006. La part de marché de ces nouveaux acteurs augmente de 1 point en moyenne par trimestre, depuis ces 18 derniers mois. En plus de l'arrivée des nouveaux opérateurs mobiles virtuels, les offres technologiques et les modèles économiques évoluent. Tant attendue, la convergence fixe-mobile se matérialise avec les terminaux dual-mode GSM / WiFi. De plus, les offres illimitées prolifèrent et de nouveaux services (télévision, musique, paiement, etc.) sont désormais accessibles. Vers un ralentissement de la croissance En 2006, le chiffre d'affaires consolidé du secteur est estimé par l'Idate à 21 Md€, dix fois plus qu'il y a dix ans. Entre 1995 et 2006, les opérateurs ont investi 30 Md€ au total. Parallèlement, ils ont dépensé plus de 2 Md€ par an (10% du chiffre d'affaires consolidé du secteur) pour acquérir de la clientèle d'une part, et réduire le taux de désabonnement d'autre part. Malgré ces résultats et investissements, la croissance ralentit. Elle était de 1,4% entre 2005 et 2006. C'est la plus faible augmentation enregistrée depuis plus de dix ans. Entre 2000 et 2005, elle était en moyenne de 10,6% par an. L'utilisateur français mieux loti que ses voisins européens Globalement, la mutation du marché de la téléphonie mobile s'est faite à l'avantage du consommateur, indique le rapport de l'Afom (qui n'allait pas dire le contraire, de toute façon). Le prix moyen de la minute «voix sortante» aurait baissé de 26% entre 2002 et 2006. Aujourd'hui, le budget mensuel mobile d'un ménage est de 24,1€ HT par mois, hors achat de terminaux et services à valeur ajoutée. L'Afom conclut son rapport en précisant que «le consommateur français bénéficie d'une position dans l'ensemble avantageuse par rapport aux autres grands pays européens (Allemagne, Royaume-Uni, Italie et Espagne)». Peut-être aussi parce que le Conseil de la concurrence veille ?