Michel Barnier, commissaire européen au Marché intérieur et Services, a promis de sévir sur le trading haute fréquence avec la mise en place de l'une des législations les plus sévères au monde. Les contrôles, déjà évoqués à l'automne, comprendraient des tests obligatoires des algorithmes utilisés pour minimiser le risque systémique, ainsi que l'introduction de systèmes de coupe-circuits pour suspendre les échanges si la volatilité des prix devient incontrôlable.

Les modifications proposées font partie d'une réforme plus large du secteur financier désignée sous le nom de MiFID (Markets in financial instruments directive). Un vote est prévu au Parlement européen cet après-midi, au cours de la dernière session plénière (14-17 avril) de l'Assemblée avant les prochaines élections européennes prévues dans quelques semaines (le dimanche 25 mai en France). Ce vote est une étape vers une adoption formelle par le Parlement, les gouvernements de l'UE devant aussi signer ces projets.

Si le trading haute fréquence peut apporter certains bénéfices, il faut s'assurer qu'il ne cause pas d'instabilité et qu'il ne soit pas une source d'abus de marché, a rappelé dans un mail Michel Barnier, cité par Computerworld UK. Le trading à haute fréquence consiste à utiliser des algorithmes informatiques complexes pour acheter et vendre d'importants volumes d'actions à haute vitesse pour tirer parti des infimes différences de prix des différents marchés dans le monde. Il a pris de plus en plus d'importance. Sur une place boursière comme le London Stock Exchange, il représente par exemple un tiers des échanges. Mais il est sujet à controverse et avait en particulier attiré l'attention lors du crash flash de 2010 quand l'indice Dow Jones Industrial Average avait brièvement chuté de près de 1 000 points à la suite d'un échange automatisé.