Avec la multiplication des contrôles routiers liés à la vitesse (radar simple, double ou encore mobile) ou au non-respect des consignes élémentaires (radar de feux rouges), les constructeurs d'assistants d'aide à la conduite comme Wikango misent aujourd'hui sur la responsabilisation des conducteurs. Depuis le marché de dupe qui a vu en janvier 2012 la fin des avertisseurs communicants capables d'indiquer précisément la position des radars fixes et mobiles, les grands acteurs de ce marché (Wikango, Coyote ou encore Inforad) ont été amenés à revoir leurs produits pour respecter la nouvelle réglementation et faire face à la concurrence des apps mobiles sur smartphone. Ces dernières (Waze, CamSAm, ABEauto ou encore Radardroid) localisent toujours très précisément les radars routiers et même les contrôles d'alcoolémie même si c'est aujourd'hui totalement illégal.

Pour inciter les automobilistes et les motards à renouveler leur équipement - ou tout simplement faire le premier pas - Wikango lance son Wikango XL qui vient directement concurrencer le dernier Coyote. S'ils sont tous les deux dotés d'un écran large (4 pouces pour le Wikango XL et 3,2 pour le Coyote), celui du second est tactile alors que le premier reste fidèle aux boutons. Les responsables de l'entreprise lilloise expliquent simplement que le tactile n'est pas très facile à utiliser quand on veut indiquer un contrôle routier à la communauté d'utilisateurs (3,2 millions de membres dont 800 000 actifs réguliers). On trouve donc quatre boutons au sommet du boitier XL, deux gros pour signaler les dangers, et deux plus petits sur les côtés pour monter et descendre le son ou naviguer dans les menus. Le constructeur a d'ailleurs profondément revu son interface afin de limiter le nombre d'informations affichées sur l'écran. On était, il est vrai, un peu perdu avec la génération précédente, le Wikango Max.

Certaines données restent difficiles à obtenir

En devenant des assistants d'aide à la conduite, les boîtiers Wikango ne pouvaient plus simplement se contenter d'avertir de la présence de radars. Ils indiquent aujourd'hui les perturbations routières, les travaux, les écoles ou encore les zones vraiment dangereuses (passages à niveau, intersection, chaussée dégradée, virage serré par exemple) grâce aux informations disponibles en Open Data auprès des municipalités, des collectivités territoriales, des gendarmeries et des forces de police. Toutefois certaines données indispensable à la sécurité des automobilistes et des motards (travaux sur les autoroutes, voiture à contre-sens, embouteillage, visibilité réduite, chaussée glissante ou encore animaux ou débris sur la voie) sont difficiles à obtenir. « On souhaite que les sociétés privées d'autoroutes ouvrent leurs données sur le modèle Open Data. On trouve ces informations sur les panneaux autoroutiers mais elles refusent de nous les communiquer. [...] Ce sont des données de sécurité routière mais elles sont souvent payantes alors qu'elles devraient être accessibles au plus grand  nombre. C'est tout à fait choquant qu'elles ne soient pas gratuites », nous a expliqué François Doffiny, co-fondateur de Wikango.

Terminons avec le prix du dernier produit de Wikango auquel nous consacrons un test très bientôt. Le XL est disponible à partir de 150 € TTC en mode non-communicant, c'est-à-dire sans les services connectés (les alertes de la communauté pour signaler les radars mobiles et les forces de l'ordre, les ralentissements et les embouteillages). Pour bénéficier de ces derniers, il sera nécessaire de débourser de nouveau 150 € TTC pour bénéficier d'un abonnement illimité (comme la formule Millenium précédemment chez le constructeur). Enfin, une télécommande optionnelle est proposée au prix de 30 € TTC pour contrôler  le volume et signaler les radars depuis le volant. L'interface Bluetooth, très appréciée des motards, sera activée lors d'une prochaine mise à jour du système, une base Android reposant sur une puce ARM à 600 MHz avec 8 Go de flash.