Après une année 2009 exécrable, le marché de l'emploi informatique semble avoir retrouvé quelques couleurs. L'an dernier, les embauches de cadres dans la fonction informatique avaient baissé de 24%,  contredisant les prévisions des recruteurs qui escomptaient une hausse sur ces postes au début de l'année. Dans le même temps, environ 30 000 professionnels de l'informatique étaient inscrits au chômage, sur une population évaluée à 500 000 informaticiens en France. Malgré tout, cette année, la profession a mieux résisté que d'autres domaines. L'enquête besoins en main d'oeuvre (BMO) 2010 publiée au printemps dernier par Pôle emploi dénombrait pas moins de 48 564 projets de recrutement IT dans l'Hexagone. De son côté, la note trimestrielle de conjoncture du marché de l'emploi des cadres diffusée fin octobre 2010 par l'Apec indiquait que neuf entreprises sur dix avaient recruté des informaticiens au troisième trimestre 2010, contre huit sur dix au troisième trimestre 2009.

35 000 embauches d'informaticiens réalisées en 2010

L'organisme tablait également sur des prévisions de recrutements en hausse de 4 point, précisant, par ailleurs, que 69% des entreprises IT ayant embauché au troisième trimestre indiquaient avoir engagé des jeunes diplômés. Même son de cloche pour Syntec numérique. La fédération professionnelle des éditeurs, SSII et sociétés de conseil en technologies confirmait également la retour progressif à la normale sur le front de l'emploi high-tech. Sous l'effet du redémarrage de l'activité et de la reprise du turnover 35 000 recrutements d'informaticiens (dont 26 000 cadres IT) étaient attendus d'ici la fin de l'année pour un total de 3 000 à 5 000 créations nettes d'emploi. La projection sur 2011 laissait apparaître une prévision de 3% de hausse pour l'industrie des logiciels et systèmes et une croissance montant à 4% pour les éditeurs, et de  1 à 1,5 % pour les SSII.
Pourtant, le chômage et la précarité touchent toujours les  informaticiens : d'abord  les jeunes ingénieurs, dont le taux d'emploi a fortement reculé en 2010, avec seulement 70% des diplômés de 2009 en poste, soit une baisse de 10 points par rapport à ceux de la promotion 2008 et de 21 points par rapport à ceux de 2007. Ensuite, les victimes des plans de  licenciements, conséquence de projets de réorganisations suite à d'importants rachats, comme celui de Sun par Oracle.

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