Mitel tenait cette semaine à Paris son événement Mitel Next, à la Maison de la Mutualité, l'occasion de faire un point sur sa situation et sa stratégie. En particulier dans le cloud et la mobilité comme annoncé en début d'année. S'il est parvenu à consolider son activité historique d'équipementier réseaux avec le rachat d'Astraa en 2013, il est toujours soumis à une rude concurrence de la part d'Alcatel Lucent Enterprise, Cisco ou encore Avaya. En outre, sa stratégie de consolidation a été mise à rude épreuve en juillet avec l'échec du rachat de Polycom, pourtant sur le point d'aboutir. « Nous aurions bien évidemment aimé conclure cette affaire qui nous aurait renforcé, notamment sur la vidéo. Mais ce n'est finalement pas si grave, nous avons d'autres opportunités », déclare Bernard Etchenagucia, directeur général France de l'équipementier. Il reste toutefois très discret quant à ces « opportunités ».

Mais bien sûr, Mitel ne mise pas que sur la consolidation par croissance externe. La firme fait également évoluer son offre autour de deux piliers : la mobilité et le cloud. « Aujourd'hui, les terminaux sont de plus en plus mobiles, les smartphones et les tablettes prennent le pas sur les postes de travail traditionnels. Les réseaux doivent en tenir compte », explique Bernard Etchenagucia. Ainsi la firme s'efforce de proposer des solutions de communication unifiées « sans couture », permettant de basculer naturellement du fixe au mobile, ou l'inverse. En outre, c'est aussi le leitmotiv de sa dernière solution de collaboration, MiTeam qui se veut avant tout pensée pour les équipes distantes et en situation de mobilité. Elle est utilisable aussi bien sur smartphone et tablette que sur desktop. Évidemment, elle est disponible en SaaS.

Le cloud encore minoritaire

Car c'est bien sûr le cloud que Mitel mise pour prendre des parts de marché, et principalement sur ses solutions UcaaS. Afin de séduire les multinationales, l'équipementier a ainsi annoncé le lancement de sa plate-forme World Cloud. A travers 14 datacenters répartis dans le monde, la firme peut proposer ses services à travers 40 pays. « Nous voulons être en capacité de déployer nos solutions n'importe où et rapidement », explique Bernard Etchenagucia. Reste qu'il va falloir convaincre les partenaires de passer sur le cloud. « Nous sommes en pleine période de transition. Pour l'instant, les solutions dans le nuage ne représentent que 10% de notre chiffre d'affaires. Mais il est évident que nous allons devoir travailler main dans la main avec les partenaires pour faire monter cette part », déclare le dirigeant.

Pour lui, il y aura trois types de partenaires distribuant ses offres cloud. Les premiers revendront directement les solutions SaaS hébergées chez Mitel. « Ils auront toujours une part de services à fournir, en revanche, il auront un mode de rétribution en mode opex », analyse Bernard Etchenagucia. Les seconds seront les intégrateurs ayant choisi d'héberger les solutions chez eux pour les revendre ensuite aux clients. Enfin, Bernard Etchenagucia évoque les MSP qui bâtiront leurs offres en s'appuyant sur les technologies SaaS Mitel pour ensuite les vendre sous leur marque. C'est notamment le cas de HubOne. Sur le marché français, l'équipementier compte une centaine de partenaires de premier niveau qui représente 75% de son chiffre d'affaires. Les 25% restant sont assurés à travers les grossistes. Mitel compte d'ailleurs se faire référencer sur les places de marchés dédiées au cloud tel qu'Arrow Sphere ou Ingram Cloud MarketPlace,