« Avec le cloud, on peut essayer de nouvelles idées sans prendre de risques sur les budgets et les délais, ce qui n'était pas possible avant », a souligné ce matin Fabrice Martin, vice président, responsable de programme chez MicroStrategy, sur le Symposium 2012 organisé par la filiale française de l'éditeur. « Nous croyons que nous pouvons faire partie de cette vague de créativité. Nous avons la seule solution "Future Proof" de l'industrie qui propose sur un seul cloud trois services BI pour toutes les tailles de budget ». Avec la possibilité d'évoluer de l'un vers l'autre.

Depuis l'été 2011, la plateforme décisionnelle de MicroStrategy est entièrement disponible dans le cloud pour développer des applications BI et mobiles. Elle se complète d'une version personnelle gratuite, mais limitée à un utilisateur et à 1 Go de données. En un peu plus d'un an, ces deux offres, principalement la deuxième, ont attiré 20 000 utilisateurs dans le cloud. Il en existe maintenant une troisième, Cloud Express, lancée en octobre par l'éditeur américain. Proposée sous la forme d'un service SaaS multitenant, ou à exploiter dans un environnement de cloud dédié, elle propose des fonctions en self-service pour créer rapidement des tableaux de bord et des rapports à partager entre des dizaines de milliers d'utilisateurs. Cette fois, le nombre de sources de données est plus large et la personnalisation des présentations se fait au pixel près. Cloud Express assure un partage sécurisée des tableaux de bord et rapports dont la distribution peut être programmée. L'abonnement au service se fait sur la base d'une tarification mensuelle.

Créer un rapport en 30 minutes

Sur le Symposium de MicroStrategy France, ce matin à Paris, Fabrice Martin a montré avec quelle rapidité on pouvait, à partir de ses données, créer des tableaux de bord à partager et à utiliser sur son terminal mobile. Une démonstration bâtie sur Cloud Express en trente minutes, a-t-il assuré. Le déploiement d'applications mobiles à plusieurs milliers d'utilisateurs demanderait moins d'une semaine. Avec Cloud Personal, les sources exploitables se limitaient aux fichiers Excel/CSV et aux rapports de Salesforce.com (les données sont téléchargées sur le cloud de MicroStrategy dans un cube in-memory). Avec Express, on peut aussi se raccorder aux bases de données relationnelles en utilisant la même technologie que sur Cloud Platform, Direct Connect. « On se connecte à vos bases de façon totalement sécurisée », rappelle Fabrice Martin. Une fois sur Cloud Express, Visual Insights propose différents types de visualisations pour créer les dashboards. « On peut même accéder aux librairies de statistiques de MicroStrategy », souligne le vice président. « L'outil Distribution Service permet ensuite de distribuer les tableaux de bord personnalisés de façon massive et sécurisée à des dizaines de milliers d'utilisateurs à travers le monde ». Un besoin identifié chez les clients, de même que celui de distribuer des formations un peu plus interactives vers un nombre plus réduits (une cinquantaine) d'utilisateurs.

Jusqu'au 31 décembre, on peut tester gratuitement Cloud Express. A partir du premier janvier, la période d'essai sera ramenée à trente jours. « Il est possible de commencer sur un très petit périmètre avec Personal, qui restera toujours une offre gratuite, puis de migrer vers Express et enfin vers Platform en conservant tout votre investissement en temps, en ressources et en données », souligne Fabrice Martin.

Deux datacenters aux Etats-Unis, un en Europe

MicroStrategy s'appuie sur trois datacenters Equinix, l'un à Washington, l'autre à Chicago pour le back-up et un troisième en Europe, à Londres. Lorsque le client utilise Express en mode multitenant, il ne sait pas où sont gérées ses données. La logique est de mettre le client là où le trafic est moindre. En revanche, dans un environnement dédié, le client choisit l'endroit où ses données seront hébergées. Pour l'instant, Cloud Express est uniquement opéré aux Etats-Unis. « Mais nous allons ouvrir un nouveau noeud à Londres, sans doute au premier trimestre 2013 », a indiqué ce matin Fabrice Martin, lors d'un entretien.

Interrogé sur l'ombre du Patriot Act qui plane au-dessus de chaque fournisseur américain (*), ce qui pourrait freiner les clients européens à passer sur Express, le responsable de l'offre remarque que la rapidité de mise en oeuvre apportée par le cloud peut l'emporter sur ces réticences. Il cite en exemple un client canadien (un pays où les entreprises montrent aussi des réticences sur le sujet), la chaîne d'hôtels Four Seasons, qui a opté pour le cloud de MicroStrategy parce qu'elle avait besoin d'une application  mobile très rapidement. « En 48 heures, nous avions l'environnement pour faire l'application et pour la déployer mondialement en quelques semaines. S'ils voulaient mettre en place leur propre environnement, cela aurait été probablement un projet de deux ans. Nous avons aussi beaucoup de clients européens qui voient de nombreux avantages au cloud ». Des entreprises qui ont déjà un déploiement classique de l'offre BI MicroStrategy s'intéressent à Express pour leurs départements satellites qui ont besoin de solutions BI mais n'ont pas de budget car ils ne constituent pas des centres de profits.

Les entreprises qui ont opté pour Cloud Express sont toutes utilisatrices d'autres services SaaS (Salesforce.com ou Google Docs, par exemple). Elles s'attendent au même rythme d'évolution. « Nous allons appliquer le même concept que Facebook pour les nouveautés, nous aurons des mises à jour toutes les quatre ou six semaines », promet Fabrice Martin. « Avec le cloud, nous pouvons accélérer le développement et essayer les choses en étant directement connecté avec l'utilisateur ». Dans un an, il pense que la plateforme pourrait réunir jusqu'à 100 000 utilisateurs. « Des entreprises pourront vouloir développer des applications et les vendre sur la plateforme. » Une place de marché est donc prévue.

 (*) Le Patriot Act prévoit que le gouvernement des Etats-Unis puisse accéder aux données gérées dans le cloud par les fournisseurs américains, où que se trouvent leurs datacenters, y compris en Europe, sans que ces derniers soient tenus d'en informer leurs clients.